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Réponse à une droite qui se cherche…

, par  vanneste , popularité : 4%
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http://www.christianvanneste.fr/201...

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Ces derniers jours ont été fertiles en événements qui donnent à réfléchir sur la droite, sur son avenir, non seulement en France, mais en Europe. La disparition de Jacques Chirac a d’abord été une occasion de revenir sur le passé, et sur l’évolution de cet homme politique finalement assez étrange qu’a été le fondateur du RPR, Maire de Paris, puis 4e Président de la République. Jacques Chirac, proche de Pompidou, avait soutenu Giscard contre Chaban, puis l’avait quitté pour fonder un parti qui semblait à la fois gaulliste et clairement de droite. Beaucoup de ceux qui l’avaient rejoint dès le début l’identifiaient ainsi. Que ce soit sur la question européenne, avec la liste DIFE présentée en 1979, et le tonitruant « appel de Cochin », ou avec la politique économique menée par Balladur en 1986, et ses privatisations, ou encore avec la saillie de 1991 sur le bruit et les odeurs, Chirac paraissait cultiver le souverainisme, le libéralisme économique et le souci identitaire. Il séduisait la droite conservatrice, libérale et patriote. Lorsqu’il fut enfin élu au poste suprême, il avait au contraire pris une coloration plus sociale, demeurait un gaulliste soucieux d’indépendance nationale, mais apparaissait de plus en plus comme un opportuniste manquant de convictions réelles. Ses cinq ans de cohabitation après une dissolution d’une rare stupidité, et son élection de maréchal avec des voix de gauche, face à J.M. Le Pen, ont encore davantage brouillé son image. On a découvert peu à peu un homme capable de saisir les occasions de se rendre sympathique, comme une Coupe du Monde de football remportée par la France, et peu enclin à réformer avec courage. Plusieurs de ceux qui l’ont connu de près rapportent une étonnante hostilité de sa part à notre culture. « Rome, c’est tout ce que je déteste », aurait-il ainsi confessé un jour. Le Sumo et les Arts Premiers étaient-ils devenus des passions en raison de cette distance profonde à l’égard de notre civilisation ? On peut y voir une sorte de provocation. Certes, il apparaît aujourd’hui comme le « président proche des Français », mais Il est probable que ce talentueux utilisateur du contact direct et chaleureux l’était beaucoup moins que le bon peuple se l’imagine avec nostalgie, maintenant qu’il nous a quittés. Il n’en reste pas moins que son bilan pour la France est calamiteux dans la mesure où il n’a nullement compensé le déclin amorcé par la catastrophe mitterrandienne, et que la situation de la droite française est en grande partie son oeuvre : le RPR a peu à peu perdu son identité pour n’être plus qu’une machine électorale intégrée à l’UMP, dépouillée du souverainisme et du conservatisme qui le spécifiaient. Le Rassemblement National a rempli le vide en se donnant une orientation nettement populiste et en attirant déjà de nombreux électeurs venus eux de la gauche.

Entre LR, dont on serait bien en peine de définir les convictions qui l’animent, et le RN, populiste, certes hostile au fédéralisme européen, mais peu libéral en économie, et assez peu conservateur sur les questions sociétales, une troisième droite s’est réunie Samedi à la Palmeraie. Il s’agit précisément de cette droite « libérale-conservatrice » qui a tant de mal à exister dans notre pays, ballotté entre le progressisme politiquement correct des salles de rédaction, et les revendications sociales, voire corporatistes, de Français de plus en plus nombreux qui sont davantage préoccupés par leur situation personnelle que par l’avenir du pays. Les périphériques contre les métropolitains, ce n’est plus la lutte des classes en vue d’une révolution pour s’emparer du pouvoir dans le pays, c’est une fracture qui efface le pays lui-même. Marion Maréchal a parfaitement situé cette « troisième droite » en lui faisant relever cinq défis, qui peuvent se résumer à un seul : défendre et redresser notre identité nationale. Maintenant, ce mouvement lancé par la Convention n’est pas un parti : il a certes une figure de proue, et quelques vedettes comme Eric Zemmour, le journaliste, ou Robert Ménard, l’élu de terrain, qui forment une belle affiche. Il ne fédérera pas les autres chapelles de la droite, attachées à leurs propres saints, mais peut espérer créer la surprise à l’élection présidentielle, à la manière de Macron. C’est pour l’instant un rêve, mais l’avenir appartient souvent aux gens qui rêvent tôt.

Le populisme vient de connaître une nouvelle défaite en Europe avec l’écrasante victoire de l’ÖVP, et le recul du FPÖ en Autriche. Sebastian Kurz, c’est l’anti-Chirac : il incarne la droite conservatrice, n’a pas hésité à s’allier aux nationalistes et à défendre les frontières. Le résultat, facilité par la légèreté du Vice-Chancelier, c’est que les électeurs, ruraux notamment, qui avaient quitté la droite classique pour le FPÖ, y sont revenus. Cela devrait conforter tous ceux qui, comme moi, étaient favorables à une alliance avec le FN, mais malheureusement renforce aussi le camp de la construction européenne actuelle, qui reste dominé par les Chrétiens-Démocrates et leurs alliés.

Pour ma part, j’ai rencontré Marion Maréchal la veille de la Convention, au cours d’une soirée qui réunissait les organisateurs. Il n’y a aucun doute que cette femme est douée d’un grand charisme et jouera un rôle important dans notre pays. Le jour de la Convention, et c’est symbolique, j’étais à Colombey, avec mes amis gaullistes du G21. Je continue à penser que la droite ne peut s’identifier avant tout qu’au patriotisme, c’est-à-dire à l’idée que la liberté économique et la conservation des valeurs sociétales n’ont de sens que pour assurer le Bien commun du pays. Au-delà des interprétations idéologiques et des fissures provoquées par le drame algérien, c’est cela qui constitue le gaullisme, et qui devrait animer la droite.

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