Régis nous invite ...
Et la Levêche souffla sur l’Oranie raconte une histoire dans l’histoire. Ce livre vous entraîne et vous fait vivre la vie d’un département français outre-Méditerranée.
Il redonne la vie à des hommes et à des femmes venus d’horizons les plus divers, les plus opposés mais qui toutes et tous forgèrent un pays, du soldat-laboureur au cireur de chaussures.
À travers ce récit intime, vous allez vivre, comme si vous y étiez, l’épopée de l’Algérie française lors de ses derniers instants, la vie quotidienne de ces Français des marches profondément attachés à l’image idyllique qu’ils se faisaient de la France métropolitaine, le courage et la pugnacité de ce peuple qui a entièrement construit ce pays. Vous y découvrirez une des plus belles pages de l’Histoire d’une poignée de Français d’Algérie attachée à leur petite patrie jusqu’à lui sacrifier consciemment leur vie.
L’auteur est natif d’Assi-Bou-Nif, petit village situé entre Oran et Mostaganem. Il vécut ensuite son adolescence dans un quartier d’Oran (Medioni), essentiellement composé de musulmans.
Les communautés — Européens, musulmans, juifs, selon les appellations de l’époque — vivaient en parfaite harmonie. En 1952, il a 8 ans lorsque sa famille s’installe à Aïn-Séfra, dans le sud oranais, suite à la mutation de son père.
La tourmente s’installe alors qu’il n’a que 10 ans. Sa première vision des horreurs de cette guerre sera celle des têtes de voisins, un garde-barrière et son épouse, piquées de part et d’autre des rails de chemin de fer.
Pourtant, la guerre est bien loin, hormis quelques attaques du FLN. Nul ne se doute alors de l’importance et des conséquences de cette rébellion armée. Régis, comme tous les enfants d’Aïn-Séfra, sera élève de l’institution Lavigerie, dirigée par les Pères Blancs ; sur les bancs de l’école les trois communautés sont assises fraternellement.
Traditionnellement, l’enseignement est précédé de prières chrétiennes ; chacun les récite, y compris les musulmans et les juifs, sans la moindre remarque de la part de quiconque. Au fil des ans, Régis commence à prendre la mesure de la nature cruelle de la guerre, bien qu’Aïn-Séfra en soit quelque peu épargnée du fait de la présence de la Légion étrangère. Il a 15 ans lorsqu’une nouvelle mutation de son père le conduit à Mostaganem.
L’année précédente, le général de Gaulle avait retrouvé le pouvoir en faisant la promesse d’une Algérie définitivement française. Les événements, alors, s’accélèrent et Régis prend chaque jour davantage conscience de l’étendue du parjure de de Gaulle et de la nécessité de se défendre par soi-même.Il commencera à militer dans les rangs de Jeune Nation puis des Légions Nationalistes.
Le massacre du cirque Monte-Carlo en septembre 1960 à Mostaganem déclenche chez lui une grande détermination. Il s’engage alors ouvertement dans la lutte anti-FLN. Ainsi, d’électron libre, il rejoint ce qui deviendra en quelques semaines l’OAS. Il rejoint Oran puis un maquis implanté dans les monts du Dahra où il se singularisera en combattant l’ALN avec détermination par les armes.
Mais la lâcheté de l’armée française, l’obstination de de Gaulle alliée à celle du FLN et la pusillanimité du peuple auront raison de l’Organisation.
Néanmoins, il tiendra bon. Arrêté par les ATO et remis à la très sévère Mission C d’Oran, il sera cependant brusquement rendu à la vie civile par les ultimes, fragiles, éphémères et tacites accords du 26 juin 1962 entre Katz et les émissaires de l’Organisation. Esseulé, il gagnera difficilement l’inconnue et peu accueillante France.
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