Je suis un pauvre noir, regardez ma misère
Je viens du Caméroun et j’ai quatorze enfants
Mes cinq femmes aussi, j’ai pas de logement
Il faudrait que je pay’ mais vraiment c’est trop cher
Présentement je suis inscrit à leur chômage
On m’donn’ l’allocation et j’ai pas le courage
Pour travailler beaucoup, je suis trop z’occupé
A rien foutre tout l’ temps pour qu’on me laisse en paix
H’reus’ment je touche aussi les sous pour la famille
C’est toujours bon à prendr’ surtout à cause des filles
Tant qu’ell’ sont pas mariées, rien qu’elles se maquillent
Et moi je march’ toujours avec les espadrilles
Les garçons eux vraiment, ils se débrouillent bien
C’est un peu les caïds ici dans la cité :
Leur B M double V, ça en jett’ pas qu’un brin
Le trafic de la drogue, il sav’ bien fair’ marcher
On peut pas m’mettr’ dehors, je suis un réfugié
Politique c’est sûr, ça c’est bien envoyé !
Ils voulaient m’foutre en taul’, là-bas à Yaoundé
Parc’ que la banqu’ central’ moi, j’l’ai dévalisée
Mais ici on veut pas m’donner l’indemnité
Pour le harcèlement que moi j’ai bien souffert
Je suis toujours vraiment beaucoup très accablé
Pourtant je fais toujours très bien tout’ les prières
Avec les flics vraiment, il y a pas d’danger
S’ils font les malabars mes pot’ martiniquais
Vit’ fait ils sauront bien tous te les quimboiser*
Personn’ peut me toucher je suis un réfugié. (10/02/2008)
*Pratique magique antillaise