Je reviens au pays où j’ai connu l’ivresse
L’efflorescence des amours de ma jeunesse
Je retiens la douceur des couchers de soleil
Où l’âme d’une adolescence s’émerveille
Retrouvailles troublantes d’un passé meurtri
Devra-t-on pardonner ou bien pousser le cri
De cette plaie béante, source de douleur
Que ne taira jamais ce soupçon de bonheur
Je revois les arcades et les magasins
Qui fleuraient bon l’odeur des fleurs et des raisins
Je revois ces allées bordées de peupliers
Et les jardins gorgés de fruits qu’on grappillait
Je marche dans les rues que mes pas ont foulées
Aux fenêtres mi-closes une femme voilée
Me dévisage inquiète et pourtant accueillante
Je me retrouve à l’aise dans ces rues grouillantes
L’univers de béton écrase les torchis
On a beaucoup construit mais trop dans l’anarchie
Qu’est devenue cette âme qui nous insufflait
L’ardeur de nos amours dans notre vie passée ? (8/07/06)