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"Macron président, la fin de l'innocence", un documentaire tout à la gloire de sa Majesté !

, par  noreply@blogger.com (atoilhonneur corto) , popularité : 6%
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Avez-vous regardé hier soir le documentaire diffusé sur France 3 et intitulé : "Macron président, la fin de l’innocence" ? ; documentaire réalisé par Bertrand Delais, un soutien de la première heure de Jupiter, documentaire diffusé sur une chaîne publique...

Nombreux me diront "Non, j’ai pas regardé", "Ras-le-bol de Macron", etc... Je comprends mais c’est dommage car nous avons assisté hier à une incroyable hagiographie, un modèle du genre question cirage de pompes, quasi hallucinant, presque effrayant tant ce doc fut la démonstration de ce que peut être la servilité journalistique.

Des témoins dont Alain Duhamel, l’ex-ministre grec Varoufakis, Raphaëlle Bacqué, intervenaient pour dire tout le bien qu’il pensait du bonhomme - aucune critique négative - et à chaque fois, le Macron prenait la parole pour nous dire à son tour tout le bien qu’il pensait de son action et de sa personne. Un documentaire ? Non, en réalité une nouvelle interview de plus de 1h30 pendant laquelle le chef de l’Etat a su nous montrer à quel point il était aussi suffisant que nous incapables de comprendre sa pensée complexe.

Revenant sur la "démission" du général de Villiers et sur l’émotion immense qu’elle suscita, Macron fut, avec des mots choisis comme il sait le faire, odieux, odieux avec de Villiers, odieux avec ses prédécesseurs : "La réaction était disproportionnée, tout le monde en convient. Parce que les gens s’étaient habitués à ce qu’il n’y ait plus de commandant. À ce que le commandant soit peut-être erratique ou suive des règles étranges. Mais notre République prévoit très bien les règles de commandement de la chose militaire.". Et bien non, tout le monde n’en convient pas si j’en juge, ne serait-ce que dans le milieu militaire, par les réactions que ce départ suscite encore 9 mois plus tard.

A aucun moment dans ce documentaire, Macron ne se remettra en cause, forcément, puisqu’il se place au dessus de tout et de tous, prenant à son compte, comme il le dira lui-même, « le tressage du temporel et de l’intemporel qui fait partie de notre pays », assumant la dimension monarchique de sa marche, au Louvre, au soir de son élection !

L’objectif était de raconter cette première année de présidence, cette première année de déplacements incessants, une année sans problème durant laquelle tout s’est déroulé conformément aux plans jupitériens. Et c’était assez réussi puisqu’après l’avoir regardé, je me suis dit : c’est vrai, tout roule pour Macron puisque selon lui la hausse de la CSG, c’est pas un problème, les grèves, le fait qu’il n’ait à ce jour aucun véritable succès diplomatique à mettre à son actif, sa faible cote de popularité, un chômage (sujet écarté du documentaire) toujours aussi élevé, encore moins.

Le rythme échevelé des réformes "emblématiques" ? Il faut du temps au temps et puisque les "fainéants" d’avant n’ont rien fait, l’homme comprend qu’on ait du mal à le suivre... mais peu importe, il est le premier de cordée, tous derrière, tous derrière, et lui devant : Suivez mon panache où restez dans l’ornière. Voilà en gros son message, le tout suivi par une envolée lyrique façon ne te demande pas ce que le pays peut faire pour toi, pense à ce que tu peux faire pour lui : "Il faut laisser certains prendre la mer et leur risque, leur dire qu’ils peuvent réussir formidablement et découvrir les Indes ! Et tu en ramèneras des trésors ! (...) Mais il faudra ensuite que tu fasses des comptoirs et que le pays ait ensuite sa part de ce que tu as découvert."

La fin de l’innocence ? On ne saluera jamais assez, comme dans ce doc, l’exploit réalisé par ce jeune premier qui devint présiflan à 39 ans, l’homme à qui tout réussi. Innocent comme un jeune ado qui enfin, maintenant, à l’aube de cette deuxième année de mandat, va entrer dans le vif et affronter les dures réalités ? Et oui, comme le dira une journaliste, je cite de mémoire : " Ce qui m’a frappé c’est qu’au début de son mandat, Macron avait un visage poupon d’adolescent, aujourd’hui, on voit quelques rides sur son front, il est maintenant Président, a pris la mesure de son rang, il est en situation ! ".

Rien n’est spontané chez cet homme, tout est réfléchi, calculé, organisé, c’est bien le moins qu’on puisse lui demander, sauf que l’impression qu’il me donne c’est que toute cette mécanique, huilée par la bave des journalistes, n’est qu’à son unique service, au service de son ego boursouflé. Sous prétexte de verticalité et de poser au plus haut la fonction, l’homme n’en finit plus de jouer avec les symboles et de se poser en Maître des Horloges. L’Histoire s’y prêterait qu’il se poserait en monarque ; pour l’heure, il se contente de l’Elysée et tout dans ce documentaire (ses pensées, sa tenue, son port, ses réflexions, sa "pensée complexe") me laisse à penser qu’il ne saurait se contenter de cela.

Entre culte de la personnalité, idolâtrie, mise en scène, flagornerie ou complaisance journalistique, nous avons assisté là à un grand moment de propagande et de com’ mais à la différence de la célèbre propagandastaffel, nul besoin de créer un service ad hoc et de contrôler la presse et les médias, la quasi totalité de ceux-ci est déjà à son service. Ce documentaire en est le plus bel exemple.

Servilité journalistique disais-je, il semblerait qu’Emmanuel Macron ait été fort content du résultat et qui dit servilité dit aussi récompense : Bertrand Delais (qui en est à son troisième documentaire sur Macron, tous diffusés par des chaînes publiques) est devenu depuis président de la chaîne parlementaire LCP... A la question de savoir pourquoi aucun opposant politique à Macron n’avait été interrogé, Bertrand Delais répondra : "Je ne voulais pas faire un film politique"... Il s’agissait juste d’aider Macron à construire sa mythologie...

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D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2018/05...