Le film « Les larmes de la Seine », film d’animation sur le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 (donc vous m’avez compris il s’agit d’un film de fiction) a été récompensé aux « Oscars » étudiants aux USA, à Los Angeles. Ce film a été réalisé par trois étudiants de l’École Pôle 3D de Roubaix et il raconte la soi-disant répression policière sanglante qui se serait déroulée à Paris à l’époque où Maurice Papon était préfet. Ce film est présenté comme une « tragédie trop méconnue en France alors qu’elle fait partie de notre “Histoire” » !
Signalons qu’en 2021 ces étudiants de « L’École 3D » de Roubaix avaient déjà été primés dans d’importants festivals pour un film nommé « Migrants ».
Déjà sur « France 2 » un mardi soir de 2020, une émission « Décolonisations – du sang et des larmes » – n’avait pas manqué de signaler ce « mensonge d’État » que fut le 17 octobre 1961 : « un rassemblement pacifique du FLN, interdit par la préfecture, après quelques mois où 80 policiers avaient été assassinés, et 4000 musulmans exécutés, au cours des affrontements sanguinaires entre MNA et FLN ».
Revenons à la réalité : tout d’abord, les faits tels qu’ils se sont produits : la guerre que se livraient le FLN et les partisans de Messali Hadj (MNA) depuis des années avait coûté la vie à environ 4 000 Algériens et à quelques dizaines de policiers en Île-de-France notamment.
Un rassemblement pacifique était organisé par le FLN, mais interdit par la Préfecture de Paris, le 17 octobre 1961 car, rappelons-le, il s’agissait, à l’époque, des ennemis de la France.
Immédiatement les médias et la presse de toute la gauche signalaient « La terrible répression policière ». Des milliers d’arrestations, des centaines de morts (entre 200 et 300) et des milliers de blessés annoncés par le quotidien « L’Humanité ».
Le nombre de manifestants était estimé entre 20 et 25 000, encadrés par des groupes de choc armés. Le FLN avait donné des instructions « menaçant de mort les Français musulmans qui n’obéiraient pas aux consignes ».
Dès le lendemain, 18 octobre, Maurice Legay, directeur général de la police parisienne, annonçait 3 morts ; 11 358 avaient été interpellés et 2 299 transportés de métropole vers l’Algérie après ce 17 octobre 1961.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, lors de la séance du 31 octobre 1961, faisait part aux sénateurs du bilan de 7 morts et 136 blessés hospitalisés entre le 17 et le 20 octobre 1961.
Chaque année, depuis plus d’un demi-siècle, le 17 octobre 1961 revient à la « Une » de l’actualité pour dénoncer les « soi-disant » 200 à 300 victimes (on n’est pas à quelques dizaines près) de la “terrible” répression policière, suite à la manifestation « pacifique » du FLN (interdite par le préfet), qui, rappelons-le, était tout de même l’ennemi en guerre contre la France à cette époque.
**Ce 17 octobre 1961 j’étais journaliste d’investigation et chroniqueur judiciaire du quotidien « L’Aurore » et j’ai enquêté dès le lendemain auprès de la morgue et des services hospitaliers, également auprès des établissements et des riverains qui longeaient la Seine.
J’ai accompagné le colonel Raymond Montaner, commandant de la Force Auxiliaire des Harkis de Paris, dont le rôle principal était la protection des Algériens de la région parisienne contre les exactions du FLN, qui a enquêté en compagnie de ses deux adjoints le capitaine de Roujoux et le lieutenant Champsavin et voici le résultat absolument vérifiable de leurs conclusions :
Il n’y eut cette nuit du 17 octobre aucune intervention anormale des pompiers parisiens, ni de police secours, ni de la Croix-Rouge, ni d’aucun service d’ambulance.
– Aucun service d’urgence des hôpitaux de Paris et de la banlieue n’a reçu un afflux anormal de blessés.
– 2 300 blessés en une seule nuit cela laisse pourtant des traces, non ? Toutes les urgences et même les cliniques privées auraient dû être totalement débordées. Où sont donc passés ces 2 300 blessés ? Disparus comme par magie ! Sans doute ont-ils été jetés dans la Seine en même temps que les 300 morts !
L’enquête auprès des barrages en aval de Paris n’a révélé aucune découverte de noyés. Pourtant 300 corps ne se dissolvent pas dans l’eau de la Seine. Les berges sur des kilomètres auraient dû être parsemées de cadavres mais aucun riverain n’en a signalé !
Peut-on d’un coup de baguette magique escamoter 300 cadavres ?
Si l’on conteste ces chiffres, que l’on nous donne les noms de ces 300 morts, inconnus aussi bien en France qu’en Algérie, où de nombreuses familles auraient dû se manifester. Et si 2 300 blessés étaient passés par les services hospitaliers, les traces existeraient.
J’écrivais alors : « Alors messieurs nos gouvernants, messieurs les sénateurs, parlementaires, Français et Algériens, voici la liste officielle des cadavres « non identifiés » reçus à l’Institut médico-légal entre le 18 et le 21 octobre 1961 :
– Le 17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant massacre, l’Institut médico-légal (la morgue) n’a enregistré aucune entrée de corps de « NA » (NA= Nord- Africain dans la terminologie de l’époque).
– Le 17 octobre 1961, de 19 h 30 à 23 heures, il n’y eut qu’une seule victime dans le périmètre de la manifestation, un Français nommé Guy Chevallier, tué vers 21 heures devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ?
– En dehors du périmètre de la manifestation, « seuls » 2 morts furent dénombrés, Abdelkader Déroues tué par balle et retrouvé à Puteaux et Lamara Achenoune tué par balle et étranglé, gisant dans une camionnette, également à Puteaux. Rien ne permet de dire qu’ils furent tués par les forces de l’ordre, puisque la manifestation ne se déroulait pas à Puteaux.
– Le 18 octobre, à 4 heures du matin, le bilan était donc de 3 morts. Nous sommes donc loin des 200 à 300 de morts.
Mais, nous dit-on, les cadavres ont été déposés à la morgue les jours suivants.
C’est absolument faux !
**Les archives de l’Institut médico-légal de Paris affirment qu’entre le 18 et le 21 octobre, 4 cadavres de « NA » seulement furent admis à la morgue :
– Le 18 octobre, Achour Belkacem tué par un policier invoquant la légitime défense et Abdelkader Benhamar mort dans un accident de la circulation à Colombes.
– Le 20 octobre, Amar Malek tué par balles par un gendarme.
– Le 21 octobre Ramdane Mehani, mort dans des circonstances inconnues.
Mais ceux qui nous gouvernent sont sans doute persuadés que les médecins légistes et les fonctionnaires d’État ont été « payés » ou ont subi des pressions afin de « dissimuler » ces 200 à 300 cadavres… et que depuis plus de cinquante ans, ils se taisent !!
Ces archives inscrivant les « entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour » nous apprennent également que pour tout le mois d’octobre 1961 » les 90 corps enregistrés par l’Institut médico-légal, étaient, pour la plupart, des victimes du FLN.
Et que pour la totalité de l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » sont passés par l’IML, la plupart exécutés par le FLN dans sa guerre contre les Messalistes.
Sur ces 308 cadavres de « N.A », 34 retrouvés dans la Seine ou la Marne notamment étaient des harkis, des partisans de la France, ou des membres du MNA, une des méthodes d’assassinat du FLN consistant à noyer ses opposants.
Et surtout que ce sont ces mêmes « assassins » du FLN qui étaient les organisateurs de cette manifestation « pacifique ».
Ces chiffres cités depuis 1961 dans mes livres et mes articles n’ont jamais été contestés.
Même après l’indépendance de l’Algérie, il n’a plus été question de cette soi-disant tragédie, ni par les responsables algériens ni par les gouvernements de la France.
Mais ne voilà-t-il pas qu’un livre (La bataille de Paris) écrit par le communiste, membre influent du PCF et rédacteur à L’Humaninté rouge, Jean-Luc Einaudi en 1991 (qui n’avait que dix ans en 1961) dévoile ce soi-disant « mensonge d’État » et ces 300 cadavres jetés dans la Seine.
Et depuis la parution de ce livre, la gauche française et les gouvernements de l’Algérie ne cessent d’accuser la France et d’exiger repentance.
En 1998 un rapport officiel de la commission d’enquête, réclamé par le Premier ministre Lionel Jospin (de gauche) et le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, concernant justement ces événements du 17 octobre 1961, venait confirmer mes affirmations sur le nombre de victimes comptabilisées entre les 17 et 20 octobre 1961.
Cette commission, dénommée « La mission » » était composée de :
– M. Dieudonné Mandelkern, président de section au Conseil d’État.
– M. André Wiehn, Inspecteur général de l’administration.
– Mme Mireille Jean, conservateur aux Archives nationales.
– M. Werner Gagneron, Inspecteur de l’administration.
Elle a examiné scrupuleusement les :
– Archives de la préfecture de police
– Archives du ministère de l’Intérieur
– Archives de l’Institut médico-légal
– Dossiers d’enquête de la police judiciaire
– Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-Africain) de septembre à fin octobre 1961.
Malgré ce rapport officiel d’un gouvernement de gauche, François Hollande, alors président de la République, reconnaissait avec lucidité ces faits : « 51 ans après je rends hommage à la mémoire des victimes. »
En 2001 c’était le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui inaugurait une plaque commémorative sur le pont Saint-Michel.
Président de la République, Emmanuel Macron expliquait que « cette tragédie, longtemps occultée, était inexcusable pour la République. Il reconnaissait que près de 12.000 Algériens avaient été arrêtés et transférés dans des centres de tri et que, selon les Historiens, plusieurs centaines avaient été tués et leurs corps jetés dans la Seine. »
Cela suffit : depuis des décennies on vous trompe, on nous trompe, on les trompe, on ment à la France et aux Français et, forcément, on ment aussi aux Algériens qui ne demandent qu’à croire les informations volontairement erronées qu’ils reçoivent.
Quand un Président aura-t-il le courage de dire la vérité aux Français (et aux Algériens) ? Le ministre de l’Intérieur possède tous les documents officiels concernant cette manifestation interdite.
Quand cessera-t-on de nous prendre pour des « imbéciles » ?