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Le G20 du désordre mondial !

, par  vanneste , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

trumpoutine

Le G20 de Hambourg donne une image saisissante du monde. Les Grands de ce monde et quelques autres se réunissent durant deux jours pour évoquer les crises de la planète et pour tenter d’y apporter des remèdes. Les Etats, qui maintiennent un ordre dans les limites de leurs frontières ou essaient de l’établir dans le cadre d’organisations internationales ou supranationales, dont certaines, et non des moindres sont présentes aussi, se retrouvent pour tenter de mettre de l’ordre sur notre bonne vieille terre parcourue de crises et de conflits. L’ONU, et les autres « machins » qui lui sont associés, pour atteindre cet objectif en permanence, n’y parvenant pas, le G20 est chargé régulièrement de donner des impulsions pour y tendre avec plus d’intensité et de convergence. Or, par un beau paradoxe, les images qui illustrent cet événement sont d’abord celles du désordre et de la violence répandus dans la Ville-Land de Hambourg. Des milliers de militants d’extrême-gauche, équipés, armés, ont débordé une police totalement dépassée. 160 policiers ont été blessés. Des voitures ont été incendiées. Des déprédations ont été commises sur des biens publics et privés. Un des pays les plus riches du monde est incapable de faire régner la loi et respecter les biens. L’Allemagne est un Etat fédéral et c’est à Hambourg qu’appartenait le rôle d’assurer les conditions de l’accueil des délégations, mais son échec patent ne plaide certes pas en faveur du fédéralisme. Des policiers arrivent de toute l’Allemagne, mais on voit que c’est au niveau de celle-ci que se situe la faiblesse. Un Etat digne de ce nom doit pouvoir empêcher que des activistes, dont les intentions belliqueuses sont évidentes, franchissent sa frontière. Il doit avoir le courage de ne pas confondre la démocratie libérale avec un laxisme impuissant. Le droit de manifester, le droit de circuler, la terreur de provoquer la mort d’un manifestant, la difficulté de porter atteinte à la liberté d’un individu, même dangereux, sans la pataude intervention de la justice, conduisent toujours au même résultat : le spectacle d’un déploiement inefficace et coûteux de forces de police, très représentatifs de nos Etats obèses et impotents. Prisonnier du renversement de la hiérarchie entre les droits de l’individu et la raison de l’Etat, ce dernier ne remplit plus ses obligations : assurer la loi et l’ordre, la protection des personnes et des biens. Les yeux rivés sur la croissance, il oublie que sa mission première n’est pas de créer de la richesse, ce dont il est incapable, mais de créer les conditions qui permettent à ceux qui en sont capables de le faire. La sécurité est la première de ces conditions. L’Allemagne ne peut que susciter l’envie des gouvernants français lorsqu’ils regardent ses chiffres économiques. Mais, ceux-ci doivent tout à la société civile, à la force de l’industrie allemande, au pragmatisme traditionnel de la formation aux métiers et ne sont redevables à l’Etat que dans la mesure où il s’est retiré en termes de dépenses, d’impôts, de charges et de réglementation. En revanche, le débordement des migrants à l’appel irresponsable de Mme Merkel, comme les désordres massifs de Hambourg, à deux pas des réunions feutrées de l’oligarchie planétaire, devraient nous alerter sur l’avenir qu’ils anticipent : la distorsion entre le chaos issu de la mondialisation et la sérénité confortable du microcosme au pouvoir.

Deux duos peuvent symboliser cette distorsion. Les représentants de l’Union Européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, l’un Président du Conseil, l’autre de la Commission, mais l’un et l’autre dans l’opposition de leur pays respectif. Jean-Claude Juncker, ex-Premier Ministre du paradis fiscal luxembourgeois, ardent partisan de la suppression des frontières puisque son pays n’en a jamais eues de vraies, se permet constamment de donner des leçons aux Etats et aux peuples. Il a, en revanche, dû présenter ses excuses pour avoir qualifier de ridicules les parlementaires européens. Ceux-ci n’étaient que 30 pour écouter le bilan de la présidence maltaise (une de plus). Donald Tusk s’est, lui, permis de dénoncer, sans les nommer, les pays qui favorisent le passage des migrants en Europe à partir de la Libye parce qu’ils ne détruisent pas les réseaux de passeurs. Quels sentiments peuvent envahir le contribuable européen, français en particulier lorsqu’il assiste à ce ballet de personnalités et à leurs gesticulations ? La lassitude, d’abord, la révolte ensuite. L’idée que « son » président va à Hambourg défendre la cause de la lutte contre le réchauffement climatique au nom d’un pays qui produit 1% du CO2 mondial ne doit pas le rassurer. Il constate que le hors-sujet est un moyen de plus en plus fréquent pour cacher les vrais problèmes. Parmi ceux-ci, il y a l’afflux continu des immigrés et le cortège des conséquences néfastes pour la sécurité, la santé, l’éducation, l’identité culturelle de nos pays. Il y a l’effondrement de notre industrie et la montée du chômage ou de la précarité. Le récent discours du Premier Ministre est loin d’avoir apaisé les craintes à ce sujet.

Le G20 avait aussi, heureusement, sa paire d’As. Vladimir Poutine et Donald Trump dérangent. Le second vient, à Varsovie, de pointer le rôle déstabilisateur du premier, mais c’est lui qui empêche de danser en rond à Hambourg, lui qui se veut protectionniste et climato-sceptique. Tous deux sont, comme par hasard, les deux ennemis publics de l’idéologie dominante qui règne en Occident, et pratiquement sans partage en Europe continentale. La majorité des médias, un grand nombre d’ONG riches et influentes leur sont hostiles. Et pourtant, à Hambourg, ils ont été les vedettes parce qu’on sent bien qu’avec eux les Etats-nations sont de retour avec la capacité d’actions efficaces pour améliorer les choses. Moins libre que Poutine, Trump est contraint de ruser, de louvoyer en alternant le chaud et le froid, en raison de la paranoïa antirusse suscitée par ses adversaires. Mais l’accord sur la Syrie, même modeste est un premier pas. Dans le monde arabe, le désastreux printemps islamiste reflue. Mossoul et Raqqah, après Alep vont être libérées. L’Iraq reconquiert l’ensemble de son territoire. L’Etat syrien légitime fait de même. Les zones rebelles sont repoussées vers les frontières là où elles reçoivent l’aide extérieure, dans le Nord, près de la Turquie, dans le sud avec la présence américaine en Jordanie. C’est ce secteur que vise l’accord. En Libye, le Maréchal Haftar progresse avec le soutien de l’Egypte et de la Russie. Partout, ce sont les Frères Musulmans soutenus par le Qatar et la Turquie qui reculent. La rupture entre l’Arabie Saoudite et le Qatar va dans ce sens. C’est la fin de la politique calamiteuse menée par Obama, et malheureusement suivie par la France. Ce retour des nationalistes face aux islamistes laisse subsister l’autre fracture qui parcourt le Moyen-Orient entre Chiites et Sunnites, et la question de l’indépendance Kurde mais il clarifie la situation. Puissent Poutine et Trump trouver un terrain d’entente, comme ils le souhaitent sans doute.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...