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La colère des agriculteurs : un cocktail explosif

, par  irioufol , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Article publié le 22 janvier 2024

Attention ! Cocktail explosif. La colère des agriculteurs français, longtemps contenue, porte en elle les composants d’une possible déflagration sociale. En effet, la révolte qui se lève ne met pas seulement en cause la technocratie européenne, productrice de normes irréalistes qui exaspèrent aussi les agriculteurs allemands, belges, hollandais, espagnols, etc. Cette jacquerie, lancée initialement en Occitanie, est aussi la révolte existentielle d’une France rurale et enracinée qui est en passe de disparaître, menacée par le grand effacement mondialiste. Or cette possible dilution d’un mode de vie dépasse la réalité du monde agricole, qui ne compte plus que 416.000 exploitations, soit moins de 3% de la population. Cette France oubliée, héritière de traditions historiques et familiales, parle aux Français gagnés par le sentiment de dépossession de leur nation et de leur destin. La France agricole est le symbole de cette France populaire qui n’intéresse pas les « élites » urbaines et déracinées. Celles-ci n’ont d’yeux que pour les « quartiers populaires » promus pour faire la France de demain. En cela, la montée en puissance de la contestation agricole ressemble à ce que fut l’insurrection des Gilets jaunes. D’autant que la pression de la fiscalité verte, qui avait été le déclencheur du mouvement, revient à la charge. Ce lundi, sur Europe 1, Priscat Thévenot, porte-parole du gouvernement, a parlé d’une « colère légitime ». Mais c’est notamment la politique d’Emmanuel Macron qui est mise en accusation.

L’européisme du chef de l’Etat l’oblige à cautionner la politique de l’Union européenne qui, au nom de la transition écologique, maltraite le monde agricole et ce qu’il représente comme société ancrée dans le concret. Depuis le Pacte vert (2019), l’UE a voté une quinzaine de textes qui imposent de nouvelles contraintes. Comme l’explique Christiane Lambert, l’ancienne patronne de la FNSEA : « La Commission européenne n’écoute pas les agriculteurs » (La Tribune, 21 janvier). La décision des technocrates de Bruxelles de suspendre les droits de douane sur les importations de céréales venues d’Ukraine a accentué la concurrence déloyale. En France, les producteurs ont déjà à supporter, outre des normes supplémentaires, la suppression des avantages fiscaux pour le gazole non routier (GNR), utilisé notamment pour les tracteurs. Le rétablissement de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) s’ajoute à la liste, concernant tous les consommateurs. Après une hausse de 31% du tarif de l’électricité l’an dernier, Bruno Le Maire vient d’annoncer 9, 8% d’augmentation, en pointant la responsabilité de Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine. En réalité, ces hausses sont dues à une politique énergétique erratique qui a ralenti le programme nucléaire, et à d’absurdes accords tarifaires européens (ARENDH) qui lient la France au nom de son adhésion sans faille à l’UE. Le monde réel n’a pas fini de faire trembler le Pouvoir.

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