« La France, morcelée au nom de la diversité »
Le communautarisme, né d’un renoncement de l’Etat à assimiler les étrangers, est en train de fracturer la nation. Selon un sondage IFOP pour la Licra, la jeunesse française musulmane est de plus en plus attachée à sa religion, au détriment de la laïcité. Ce phénomène tend, par capillarité, à s’étendre à l’ensemble d’une même génération. C’est ainsi que plus d’un lycéen sur deux (52%) se dit favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics ; un taux deux fois plus élevé que dans l’ensemble de la population (25%). François Kraus, auteur de l’enquête, explique dans Le Point, ce mercredi : « Actuellement, les musulmans représentent 14% de la population lycéenne, et ce noyau est très hostile au dispositif actuel de la laïcité. Mais, au-delà, il y a toute une jeunesse qui partage ces revendications. C’est particulièrement fort dans les quartiers populaires ». Se pose dès à présent la question de la pérennité de la loi de 2004 sur l’interdiction du voile à l’école. Ce texte pourrait, en effet, ne plus trouver son assise politique dans les prochaines années. Les jeunes musulmans s’opposent à 78% au droit d’outrager une religion, contre 45% des catholiques. Cette fracture n’augure rien de bon pour le « vivre ensemble », promu par ceux qui ne cessent de louanger les mérites de la société ouverte, au nom de l’antiracisme et du respect de l‘Autre.
Nicolas Sarkozy est de ceux-là. Ce mercredi, dans Le Figaro, l’ex-président conteste sa condamnation dans l’affaire des « écoutes » (trois ans de prison, dont un an ferme) en pointant notamment l’ « endogamie » de la magistrature. Ce qui lui fait dire plus généralement : « Les civilisations disparaissent sous l’effet de la consanguinité, pas sous celui de la diversité ». L’entre soi est assurément asphyxiant. Mais c’est bien sous le poids d’une diversité impensée que la France une et indivisible est en train de mettre son existence en danger. L’américanisation de la société multiculturelle est un phénomène qui a été enclenché depuis trente ans dans l’indifférence des dirigeants successifs. Emmanuel Macron, s’il s’inquiète du séparatisme islamiste, a récemment soutenu que l’assimilation était « une notion très problématique ». Son choix, mardi, de reconnaitre la responsabilité de l’armée française dans l’assassinat du militant FLN Ali Boumendjel, en 1957, perpétue une repentance unilatérale. Elle ne peut qu’attiser les ressentiments de la jeunesse musulmane. La reconnaissance des fautes ne doit pas exonérer l’Algérie d’une semblable démarche pour l’expulsion des Pieds-noirs, le martyr des harkis, la tuerie de la rue d’Isly, le massacre d’Oran, etc. Il est urgent, notamment, de revenir à l’assimilation oubliée, et d’exiger la réciprocité dans la lecture de l’histoire entre la France et l’Algérie. La survie de la nation est à ce prix.