De la vague les bruits ont bercé mon enfance,
Lorsque j’étais au lit, lors des grandes vacances :
Je percevais d’abord son doux frémissement,
Elle claquait d’un coup et soudain violemment.
Elle venait mourir aux pieds du cabanon
Dans un doux bruissement… De son coup de canon
Tout comme repentie, se faisant apaisante
Pour demander pardon, mais encore présente.
J’attendais le jour pour pouvoir la chevaucher
De ma périssoire que j’allais enfourcher :
Du combat sans merci je signais ma victoire
D’un affrontement devenu expiatoire.
Le vent du mistral la nourrissait à foison,
La faisant se grossir du fond de l’horizon :
Il fallait en nageant en éviter la crête
Et plonger en dessous pour la rendre discrète…
Les vagues de la mer ont bercé ma jeunesse,
Les souvenirs se meurent de triste détresse.
La "Salamandre" n’est plus qu’un champ ravagé
De son pourrissement de ces chiens enragés. (21/08/16)