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LE 42ème CONGRES DU CERCLE ALGERIANISTE

, par  Cercle Algérianiste d’Aix en Provence , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Le 42ème congrès du Cercle Algérianiste s’est tenu à Perpignan le 25, 26 et 27 octobre 2019.

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Ce fut une belle réussite.

A la veille de ce congrès nous aurions pu croire que les dieux étaient contre nous. En effet, une semaine de pluies violentes avaient endommagé les voies ferrées conduisant à Perpignan et il ne fallait pas non plus négliger les mouvements de grève dans les transports. Or, à notre grande surprise, la salle du Palais des congrès fut bientôt pleine ; au dîner officiel du samedi soir on comptait peu de sièges vides autour des tables nappées de blanc ; enfin les intervenants et les auteurs du forum du livre étaient presque tous présents. Toujours heureux de se retrouver les Algérianistes redevenaient également optimistes.

En cette fin d’année 2019 le congrès prenait une tonalité particulière puisqu’il marquait le centième anniversaire de la naissance du mouvement littéraire algérianiste créé après la guerre 1914-1918 et dont la fédération des quarante Cercles locaux et régionaux est issue. De plus ce congrès devait nous donner l’opportunité de découvrir des tableaux de belle facture ainsi que des manuscrits précieux récemment déposés au Centre de Perpignan.

A la suite d’un film très évocateur des années 1920 où écrivains et poètes d’Alger, revenus de la grande guerre, s’interrogeaient sur un état d’esprit nouveau qu’ils nommèrent « Algérianisme », Maurice Calmein et Pierre Dimech soulignèrent que « l’Algérianisme », à son origine, n’était pas seulement une façon d’écrire ou de peindre s’écartant résolument de l’exotisme et des mièvreries orientalistes. En fait il s’agissait d’une attention passionnée portée à tout ce qui concernait la terre et les hommes d’Algérie ainsi que d’une façon d’être qui correspondait à l’élaboration d’une philosophie de l’effort, « de l’effort d’âme ».

Maurice Calmein rappela comment, un demi-siècle plus tard, jeune étudiant en Métropole, il avait voulu recueillir l’héritage de ce mouvement né de l’autre côté de la Méditerranée en fondant le Cercle Algérianiste. Avec ses amis ils entendaient en nourrir une action qu’ils définirent ainsi : « Sauver une culture en péril ». Ce projet devint notre devise et le manifeste qu’ils rédigèrent notre boussole.

Après cette présentation on projeta des extraits de la « La Famille Hernandez » en hommage à Geneviève Baïlac qui avait créé ce spectacle durant les années 1950. C’était passer des hautes altitudes de la pensée, où avait évolué l’académicien Louis Bertrand, au monde coloré et truculent de Bab-el-Oued . S’en étonner serait ignorer que Louis Bertrand fut fasciné par les forces de vie de ce petit peuple qu’il peignit remarquablement dans « Le Sang des races », roman que nous avions adapté pour la scène au Cercle d’Aix. Ce serait oublier également qu’Albert Camus en fit le personnage central de son ultime ouvrage « Le Premier homme » après que Montherlant en eût exalté la jeunesse et la vitalité. D’ailleurs nous fûmes à peine surpris d’apprendre que Robert Lacoste, Jacques Soustelle et le Général Jouhaud considéraient « La famille Hernandez » comme une sorte d’antidote à l’idéologie qui allait nous condamner à disparaître.

Samedi après-midi le film de G. M. Benamou « Oran, le massacre oublié » constitua un solide support à la table ronde où se révélèrent les différentes conceptions des rapports entre histoire, mystique et politique, rapports sur lesquels Charles Péguy, en son temps, écrivit quelques unes de ses pages les plus célèbres.

C’est à la suite de ce débat que Blandine de Bellecombe lut un long extrait d’écrits inédits de son père, le Commandant Denoix de Saint Marc, dont elle remettait le manuscrit au Centre de documentation de Perpignan. La Beauté du monde, Dieu, la Guerre… solitaire et tourmenté devant les immensités de notre terre natale qu’il décrivait, nous écoutions, par la voix de sa fille, l’ancien officier partager avec nous ses interrogations, ses doutes et, pourquoi pas, son espérance. Sans que nous le sachions encore, ce moment particulier allait nourrir notre réflexion sur « la transmission mémorielle » dont il serait question lors de la table ronde suivante et qui fera l’objet d’un autre article.

Evelyne Joyaux

Voir en ligne : http://congraix.over-blog.com/2019/...