Je regardais Hollande à la télévision
Et cet air fat qu’il a plus que bémolisé,
Tout le temps étonné de vaines illusions
Qui lui donnent le droit de se normaliser.
Quelquefois un sursaut le tire de ses rêves :
Il se hisse avec peine à hauteur du micro,
Et se donnant le temps d’une petite trêve,
Il irait peut-être jusqu’à montrer ses crocs.
Mais retombe vite la chape de souffrance :
Le ton épouse l’onde sinusoïdale
D’un phrasé douloureux de sa désespérance
A ne pouvoir forcer sur ses vieilles pédales.
Il s’ébroue alors de timides mouvements
Qui agitent un œil déjà fort bien en berne,
Mais l’effort est trop grand de son essoufflement,
Il faut que la tortue rapidement hiberne.
L’œil est trop fatigué, mais l’esprit davantage :
Les mots sont ressassés en boucles centripètes,
Se rétrécissant sans plus aucun pilotage,
Le voilà condamné et jusques à perpète. (29/12/15)