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LA FRANCE EST-ELLE UNE DEMOCRATIE ? (II)

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images (73)Une démocratie, c’est aussi la légitimité du pouvoir de la majorité et singuliérement de la majorité des suffrages populaires exprimée au second tour de l’élection présidentielle dans notre pays. Pour autant, il faut s’entendre sur l’étendue et le sens de ce pouvoir légitime. En aucun cas celui-ci ne peut-être absolu. Une démocratie ne peut-être une dictature de la majorité. On n’a jamais suffisamment souligné la dissymètrie de la gauche et de la « droite » sur cette question. Il faut se souvenir des propos scandaleux tenus régulièrement par des élus socialistes : « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires » disait André Laignel. »Il ne suffit pas de dire que des têtes doivent tomber, mais dire lesquelles » ajoutait Paul Quilès. Le sénateur Jean-Pierre Michel, enragé de la « cause » homo, non content de refuser de recevoir les opposants en tant que rapporteur du projet de loi, osa dire : « La loi se réfère à un rapport de force ». Même Rousseau souvent accusé d’être l’inspirateur des « Terroristes » de 1793 disait au contraire que le droit et la force s’opposaient. Quand on sait que Michel est un magistrat, membre du syndicat qui s’est illustré récemment par l’épisode du « mur des cons », on sent un grand froid vous envahir le dos. Le mépris absolu pour la masse des opposants à la loi sur la dénaturation du mariage est l’expression de cette dictature de la « majorité » : le pouvoir minimise l’opposition par une désinformation systématique ( sous-estimation policière des rassemblements, non prise en compte des sondages sur l’adoption), accélère la procédure parlementaire, tente de manipuler l’opinion ( mises en garde caricaturales envers les manifestants) et non content d’avoir « gagner » au parlement, croit utile de dépécher son porte-parole à Monpellier pour mieux triompher. Agressivité, mépris, discrimination : les opposants auront tout supporté d’un gouvernement qu’ils n’ont plus à respecter puisqu’il ne les respecte pas. Qu’on le regrette ou non, la « droite » a toujours reculé devant les manifestations massives qui étaient accompagnées de blocages et de violences absents de la « Manif pour Tous ». Depuis l’abrogation parfaitement justifiée de la Loi Falloux, elle-même annulée par le Conseil Constitutionnel ( Comme c’est étrange ?!?) à la grande satisfaction de Balladur, juqu’au CPE de Dominique de Villepin, la « droite » a renoncé, cherchant le consensus et l’équilibre d’une façon excessive et paralysante, car la marche exige comme chacun sait un déséquilibre mesuré. En face d’une gauche idéologique, sectaire et dominante, la « droite » sans colonne vertébrale intellectuelle n’a jamais assumé la représentation réelle de ses électeurs. Le fossé qui se creuse entre les palinodies de l’ump et la détermination des manifestants en apporte une fois encore la preuve. Une majorité doit s’assumer sans brutaliser ni humilier la minorité. Il est clair que dans notre pays une pensée unique de gauche ouvre un boulevard aux excès des majorités de gauche et paralyse celles de « droite ». La situation calamiteuse de la France sur le plan économique et social a été engendrée par des réformes socialistes suicidaires, notamment sur le temps de travail, que la « droite » n’a pas eu le courage de remettre en cause.

Il faut aussi s’entendre sur le sens à donner aux termes de majorité et de minorité. Un raz de marée électoral comme en 1968 ou en 1993 légitime des réformes puissantes. Tel n’a pas été le cas. Une élection présidentielle étrange où le centre-droit et la gauche gagnent contre le Front National peut incliner le Président à de la prudence, mais ne doit pas empêcher la large majorité parlementaire d’agir. C’est pourtant ce qui est arrivé. Pas de réforme profonde de la fiscalité, ni d’action décisive dans la maîtrise des flux migratoires, une série de mesurettes sur les avantages fiscaux des pacsés ou la protection juridique de l’orientation sexuelle, un choix clairement à gauche dans le domaine des lois mémorielles montrent bien que la gauche battue était encore au pouvoir. Quant aux retraites, comme le gouvernement actuel va devoir s’y résoudre, celui de Raffarin a tenu compte de l’arithmétique et non de la politique. Le général De Gaulle voulait trouver dans l’élection présidentielle au suffrage universel et dans les référendums les moyens de faire surgir cet élan, ce souffle majoritaire. Non seulement, nous y avons renoncé, mais nous assistons au contraire à une totale défaite de sa pensée : d’abord à travers la légitimation des « communautés » qui substituent à l’idée d’un Peuple Français, d’une Nation l’addition de minorités, qui peut l’emporter électoralement. La stratégie du PS n’est pas éloignée de ce pari. Les drapeaux agités le soir de l’élection de Hollande en ont témoigné. La Volonté Générale qui est le principe de la Démocratie est remplacée par la superposition de revendications communautaires poursuivant des intérêts particuliers. Ensuite, ces « communautés »sont non seulement différentes de la communauté nationale par leur centre d’intérêt, mais elles lui sont, parfois, hostiles comme peuvent l’être des communautés religieuses ou liées à des intérêts étrangers, ou des communautés régionales pénétrées de séparatisme. Ces divergences s’expriment non seulement sur le destin de la Nation, mais aussi sur la lecture de son passé, par des exigences de repentance farfelues et inacceptables. Enfin, une étonnante synthése de marxisme essoufflé et de paresse soixante-huitarde attardée a fabriqué un ersatz de schéma du progrès historique qui invente des tas de catégories opprimées dont la libération exige le renversement d’un ordre social exploiteur. Le supposé bas doit devenir le haut détruisant au passage les valeurs les plus indispensables à la cohésion nationale. Ainsi en est-il de la prétendue oppression des homosexuels dont les sociologues soulignent pourtant depuis longtemps la présence en milieu urbain favorisé et dont la « libération » s’accompagne d’une subversion de la famille et même de la sexualité en général. Il est quand même assez extraordinaire que la minorité de la minorité soit parvenue à remettre en cause la nature humaine et l’existence objective des deux sexes et à imposer des questions aussi étrangères au bon sens que celle de l’idéologie des genres. Ce vaste mouvement est à l’évidence contraire au maintien d’une Nation, à celui de la République et du Bien Commun et donc à la véritable démocratie où Demos, le Peuple a encore un sens.

(Suite et fin demain)

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...