Dix fois on refera ce qu’on croyait fini…
"Cent fois sur le métier remettons [donc] l’ouvrage" :
Boileau avait raison : point d’embrouillamini
Qui puisse consacrer quelque mauvais naufrage.

Nous ne serons jamais au bout de notre tâche :
Un détail oublié rendra l’œuvre bancale,
Mais quand chaque élément à l’autre se rattache,
On n’aura point besoin d’intrus qui s’intercale.

Le premier jet viendra de quelque inspiration :
Il n’est bien que le fruit d’une imagination,
Il nous faut reprendre le fil d’une invention
Qui sacrifie souvent à quelque incantation.

On prendra du recul avec l’intelligence
Qui guidera le flux de notre clairvoyance :
Trop d’accumulations nous barre la vision
De ce qui ne sera que belle indivision.

Le flux de la pensée s’écoulera sans peine,
Les mots tous déroulés comme en coulée de lave
Qu’on laissera aller sans plus boucler le pêne…
… L’édifice s’élève sur sa riche emblave. (19/05/18)