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Jean Roucas, grillé comme un steak

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Nous vivons dans une immense cour de récréation où l’on a l’impression d’être libres, de pouvoir jouer et courir à en perdre haleine. Les maîtres discutent entre eux au milieu de nous, et ils nous laissent faire, même quand il y a une petite bagarre qui se déclenche au fond, sous le préau. On tient notre langage ou à peu près, on sait qu’il y a des mots à ne pas dire, trop forts en tout cas. C’est convenu, tout le monde vit avec. Il y a des tolérances. Mais au bout de la cour, sur la droite, il y a une longue ligne rouge tracée au sol. Au-delà, c’est zone interdite. Soyons honnêtes, la plupart d’entre nous aimeraient bien un jour la franchir. Juste pour voir ce que ça fait. Mais on n’ose pas. Heureusement, il y a des gamins un peu plus casse-cou, un peu plus tentés par le diable.

Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, c’est le petit Jean qui a osé s’aventurer au-delà de la ligne rouge. Il a posé un pied derrière. Les maîtres n’ont rien vu. Puis il a sauté à pieds joints, et là, boum. Coup de sifflet strident ! Tous les élèves ont été comme pétrifiés ; les maîtres, le visage transfiguré par la haine, ont bondi sur l’enfant.

Quelques minutes après, l’élève Roucas était viré de l’école. C’était un sacré trublion, celui-là, il redoublait depuis un bout de temps, mais tout le monde l’aimait bien, surtout quand il se moquait des grands, en veillant quand même à rester dans les clous. Ses anciens camarades l’ont lâché, eux aussi, pour la plupart. Sa participation au spectacle de fin d’année est annulée, elle aussi…

Jean Roucas ne s’attendait peut-être pas à ça. Apparaître aux côtés de Marine Le Pen, c’est pourtant ouvrir une porte sur l’inconnu. Les artistes savent bien que franchir cette porte, passer cette ligne rouge, c’est terminer sa carrière dans le show-biz. L’élève Dieudonné, autrefois premier de la classe antiraciste, a depuis goûté aux coups de règle sur les doigts.

L’affaire Jean Roucas ne va pas aider ceux qui pensent comme lui à se lâcher. Tout le monde n’est pas Alain Delon qui peut se permettre de se vanter d’être le vieux pote de Jean-Marie. La plupart ont une carrière à faire, des chèques à encaisser. Pour réussir, il faut au contraire cracher sur le FN et insulter ses salopards d’électeurs. La « talentueuse » Sophia Aram est, à ce sujet, un bel exemple de promotion. Un sportif qui déclarerait sa flamme à Marine ne serait plus sélectionné, on couperait le micro à un chanteur et à un journaliste ; demandez à Robert Ménard.

Éric Zemmour, dont on imagine un peu les convictions, n’est pas tombé dans le piège il y a quelques mois chez Ruquier. L’animateur surexcité lui demandait – innocemment – pour qui il avait voté en 2012. Zemmour joua alors le meilleur rôle de sa carrière, celui du citoyen distrait, à peine politisé : « Je ne me souviens plus », répondit-il, le sourire aux lèvres. Pas fou, le Zemmour !

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/joriskarl/j...