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En 2017, ce sera Hollande... ou Marine le Pen

, par  NEMO , popularité : 2%
NJ-Ile de France

Pour ceux qui douteraient encore que notre classe dirigeante, qui prospère dans les grandes métropoles, est complètement déconnectée de la réalité du pays profond, il n’est que de lire les dernières interviews de François Fillon dans Valeurs Actuelles et le Journal du Dimanche, et de les compléter par les commentaires sur les résultats du premier tour de la cantonale de Brignoles de tous ces auto proclamés « républicains ».
Bon, je ne vais pas reprendre à mon compte ce que vos TV en continu n’ont pas arrêté de passer en boucle, mais il me semble que c’est le moment – vous savez combien Notre Journal est soucieux de vous rendre plus intelligents -, de vous indiquer très précisément ce qui va se passer dans les quatre prochaines années. Ainsi, vous pourrez épater vos amis et surtout, parier sur l’avenir et ramasser la mise.

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En mars 2014, il y aura les municipales. La gauche, malgré l’abime dans lequel elle ne cesse d’enfoncer la France, perdra quelques mairies, mais pas tant que l’UMP l’espère, et surtout pas les plus importantes, qui resteront d’autant plus à gauche que leurs maires ont su s’attacher une clientèle majoritaire d’obligés bénéficiaires de pléthore de subventions, aides, emplois et autres avantages qui incitent au moins à la reconnaissance du ventre… Le Front National en gagnera quelques unes, là où sévissent avec le plus d’arrogance ces « chances de la France » qui se torchent les fesses avec notre « pacte républicain ». Ménard l’emportera probablement à Béziers, Philippot à Forbach mais rien de définitif, sinon qu’il y aura plusieurs milliers de conseillers municipaux qui porteront l’étiquette Bleu Marine. L’UMP ne récupèrera certainement pas Paris, et perdra Marseille si Gaudin ne se représente pas (surprenant, mais c’est comme ça). La Gauche sauvera les meubles, et la Droite gardera la queue basse. Hollande pourra continuer à arborer son fameux sourire d’autosatisfaction joufflue… encore quelques semaines, jusqu’au 25 mai.

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Parce qu’en mai, ce sera les Européennes. Et cette fois, comme le scrutin est à la proportionnelle de liste à un tour, et que donc chaque voix comptera, je vous fiche mon billet que le FN arrivera en tête, non seulement en nombre de voix, mais aussi en sièges - les tripatouillages autorisés par le découpage de la France, depuis 2003, en huit régions, donc huit listes, ne pourront pas changer la donne. L’UMP sera assez loin derrière, mais au coude à coude avec le PS. Quant aux centristes, aux Verts et au Front de Gauche, ça ne vaut pas la peine d’en parler… Et là, mes amis, il va y avoir comme un gros, gros, problème. Parce qu’il faudra que les « Républicains », qui accaparent sans vergogne, depuis des lustres, les honneurs du pouvoir et les petites gratifications qui vont avec, fassent avaler au bon peuple qu’il est légitime et démocratique que les électeurs du premier parti de France ne soient représentés ni à l’Assemblée Nationale (ou si peu), ni au Sénat, ni dans les régions, ni dans la plupart des institutions publiques, medias d’Etat inclus, d’ailleurs… De là à ce que ledit bon peuple en conclue qu’ « il y a quelque chose qui cloche là-dedans » [1], et en tire les conséquences…

Ce qui fait qu’entre les Européennes et la prochaine présidentielle - trois ans sans élection, par les temps de très grande vitesse que nous vivons, c’est long, très long-, l’atmosphère politique française sera irrespirable, entre une Gauche engagée dans la création à marche forcée de l’homme nouveau (socialiste et donc parfait, cela va sans dire), et une Droite dont il semblerait que les leaders n’ont rien de mieux à faire qu’à dénoncer la lepénisation de leurs rivaux et à donner des gages de bienpensance à leurs électeurs, sans entendre que ceux-ci en ont assez qu’on leur fasse la morale... Alors que croyez-vous qu’il va se passer ?

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Hé bien, de deux choses l’une : ou bien Hollande réussit à nous enfiler son vrai projet , et le prétendu tout mou sera de nouveau président en 2017, ou bien les Français refusent de fournir la vaseline, Hollande échoue, et la France aura une première femme présidente de la République, et ce sera Marine le Pen ! Explications :

N’êtes-vous pas intrigués par l’insistance avec laquelle Hollande met en musique l’idée que tous les problèmes que vivent les Français n’ont qu’une seule et unique cause, la crise (qui d’ailleurs serait apparue soudainement le jour où Hollande a pris ses fonctions, et dont on soupçonne Sarkozy d’être le Deus ex machina) ? En foi de quoi la doxa officielle est que, quand la crise aura été définitivement terrassée, en 2016, grâce aux mesures courageuses et impopulaires prises par le Président et son gouvernement (on se demande bien lesquelles), la cote aujourd’hui au plus bas du premier des Français remontera en flèche, et qu’il sera réélu triomphalement par un peuple éperdu de reconnaissance…

Tout cela, bien entendu, c’est de la flûte. Si nous sortons de la « crise », ce sera parce que la conjoncture aura changé, parce que nous profiterons des efforts de nos voisins, et surtout parce que le soleil finit toujours par revenir après la pluie, et pas parce que les météorologues ont chassé les nuages. En réalité, Hollande ne fait absolument rien contre la crise, parce qu’il ne peut rien faire et qu’il n’en a rien à faire. Pour être à coup sûr réélu, Hollande, qui est un pragmatique et un cynique, cela va souvent de pair, est en train de mettre en place un système tout simple : faire en sorte que ceux qui ont tout à gagner de sa réélection soient majoritaires dans le pays. C’est ce qu’on appelle le clientélisme, et c’est vieux comme le monde. D’où le matraquage des catégories sociales qui votent naturellement à droite, pour financer l’extension du cercle (avec le mariage homo, c’est le cas de le dire) des bénéficiaires de la manne et de la bienveillance publiques, avec des naturalisations, le vote des étrangers, le droit de vote à 16 ans, les emplois aidés, le tiers payant pour les médecins, la dépénalisation, la retraite dès 59 ans (sic) pour certaines catégories (travailleurs pauvres qui votent actuellement plutôt FN). Si Hollande parvient à « obliger » plus de 50% des électeurs d’ici 2017, il aura gagné… et fini de ruiner la France, mais de cela, il s’en tape !

Ah ! Pour que Hollande réussisse son coup, il lui restera une petite formalité à accomplir : passer le premier tour ! Et pour cela, il ne faut pas qu’il y ait trop de candidatures à gauche, et surtout qu’il se fâche avec les électeurs de « la gauche de la gauche »… Vous comprenez mieux sa patience avec Duflot, son inertie vis-à-vis de Mélenchon, et son air perpétuellement satisfait du type qui sait que quoi que ses « amis » racontent sur lui, ils finiront bien par déposer le bon bulletin dans l’urne.

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Bon, espérons quand même qu’il se plante. Alors, je vous le dis, ce sera Marine Le Pen. Parce que l’UMP, Sarko, Fillon, Borloo ou Bayrou, tout ce joli monde incapable de se mettre d’accord sur une ligne politique d’opposition claire, ça nous mène tout droit à une élimination dès le premier tour des présidentielles : contrairement au FN et au PS qui peuvent s’appuyer sur une base d’électeurs stable, les partis « fréquentables » de droite peuvent de moins en moins compter sur des électeurs qu’ils font tout pour écœurer.
Et si, dans cette hypothèse, Hollande et Marine le Pen se retrouvent face à face au deuxième tour, cette fois, les électeurs de droite, c’est-à-dire les Français qui pensent que la France est autre chose qu’un territoire géographique en forme de paillasson sur lequel tout un chacun peut s’essuyer les pieds, ne se laisseront pas voler l’élection par une gauche [2] qui serait encore minoritaire dans le pays.

Mais nous aurons tout loisir d’y revenir. A bon entendeur !

[1Boris Vian

[2il semblerait que le plan "B" de Hollande, si celui que je viens de vous décrire ne fonctionne pas, soit de se retrouver au deuxième tour avec Le Pen, et de reproduire le 21 avril 2002, à l’envers.