Pourquoi faut-il toujours tant de peine et de pleurs
Pour avoir tout au bout un instant de bonheur ?
Pourquoi tant d’épines pour cueillir une fleur
Qui se fanera vite dans notre douleur ?
… Et la valse du temps faite de longs soupirs
Nous entraîne toujours chaque fois bien plus loin,
Ne nous laissant pas le temps de nous assoupir,
D’un regard fugitif restant le seul témoin.
On cherche à s’accrocher à la branche solide…
Et la voilà qui craque soudain dans nos mains,
Et tout aussitôt elle nous rend moins valide :
Il nous faut recourir à quelques lendemains.
Et passeront les jours et passeront les nuits
Où, de pensée inquiète, flétrit tout espoir
Et où sous tout le poids de nos propres ennuis
Teinte la sordide cloche du désespoir.
La vie ne sera jamais un fleuve tranquille :
Elle est semée de pièges, de mésaventures,
Et si notre choix n’est plus rien qu’une presqu’île,
Une méchante vague en fera la rature. (10/11/2018)