On nous a bassinés de la démocratie,
Du troupeau de montons que l’on entend bêlant,
On a dit qu’il fallait contre l’impéritie
Donner tous les pouvoirs à ceux déambulant.
On a suivi Proudhon, on a suivi Rousseau,
Croyant que tout viendrait de chantants lendemains,
On oublie du second que c’est près du ruisseau
Qu’il laissa ses enfants en leur lâchant la main.
On veut au peuple ignare donner le pouvoir,
Pensant que l’ignorance agit pour le meilleur.
Mais on oublie de lui qu’il n’a pour seul savoir
Que d’être ici ou là satisfait des brailleurs.
Une révolte en dix sept cent quatre vingt neuf
A fait trancher la tête à nos aristocrates :
On croyait de la boue construire alors du neuf,
On avait oublié ce qu’avait dit Socrate.
Et le peuple agité descendra dans la rue
Pour changer chaque fois tout ce qui le contraint :
La liberté chérie, derrière la charrue,
L’assurera toujours d’être dans le pétrin. (19/12/16)