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Covid-19 : opération vérité des chiffres !

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Philippe Lacoude.

Les Français ont été trompés par les hommes de l’État sur de multiples sujets relatifs à la maladie Covid-19 . Il y a eu les mensonges sur la disponibilité des tests, l’ampleur de l’épidémie, le risque pour la France, le comportement social à adopter , le port du masque , le risque pour le personnel de santé sous-protégé, l’absolue nécessité de détruire l’économie par un strict confinement , la distribution cafouilleuse de stocks réquisitionnés , le grand bazar des hôpitaux, sans parler des interventions idiotes du monde politique dans les affaires de prescription médicale de l’hydroxy-chloroquine.

Le gouvernement savait que nous allions vers la crise et n’a rien fait , trop occupé à aller au théâtre !

Un contexte politique fébrile

Tous ces éléments qui s’accumulent s’accompagnent, comme à l’accoutumée, d’un traitement inégal des citoyens et des politiciens devant la maladie. À l’Élysée, la décontamination qui était inutile pour le peuple y est rigoureusement pratiquée . Les ministres et les politiques se font tester quand ils le veulent…

Non seulement le politique ne montre pas l’exemple mais il insulte allégrement, sans toujours le vouloir, ceux qui redoublent d’efforts, comme les enseignants et le personnel soignant .

Lorsque le bilan de cette triste affaire sera fait, il est difficile d’imaginer que certains fassent l’économie d’une série de procès retentissants. Ils le savent et serrent déjà les rangs mais les excuses ne suffiront pas. La crise est trop profonde.

Elle dépasse largement les clivages politiques : la « droite » n’aurait pas fait mieux. Dans cette affaire, nous avons les hommes de l’État – politiques de tous les partis et la haute fonction publique – contre les professionnels de santé et le peuple.

En un sens, dans un pays à la tradition révolutionnaire qui vient de traverser plusieurs conflits sociaux durs et violents, un procès équitable est peut-être l’issue la plus souhaitable pour les hommes de l’État. Cette fois, il ne saurait se solder par « responsables mais pas coupables » !

De plus, la crise économique profonde qui se profile , du fait d’une série d’actions ignorantes , risque fort d’amener son lot de violences .

Des chiffres maquillés ?

Dans ce contexte d’extrême défiance, le gouvernement et sa haute fonction publique – tout aussi coupable de désinvolture – n’avait vraiment pas besoin de semer le doute sur la validité des statistiques : 70 % des Français pensent déjà qu’on ne leur dit pas la vérité.

Pourtant, le 2 avril, ils ont décidé de changer le mode de calcul. Pour la première fois, les morts en établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont concernés.

C’était le chiffre mystère depuis le début de l’épidémie car ces décès étaient jusqu’à présent exclus du décompte officiel qui ne prend en compte que les décès à l’hôpital.

« Il s’agit d’un premier chiffre partiel, avec de grandes inégalités dans le recueil entre régions et un travail important est en cours pour regrouper l’ensemble de ces données », a précisé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, lors de son point quotidien .

Pour le moment, il manque les données d’environ 30 % des établissements mais il y aurait déjà 900 morts en EHPAD et au moins 14 000 cas de Covid-19. Cela nous donne environ deux cas par EHPAD : compte-tenu du caractère extrêmement contagieux de la maladie, autant dire que certains EPHAD n’ont aucun cas alors que d’autres en ont probablement 50.

Le nombre de victimes a soudainement grimpé de 1355 en un seul jour ! Ce changement a donné lieu à des mises au point sur les sites d’agrégation et dans les grands médias économiques (ici et ).

Des données correctes, des définitions floues

La haute administration n’a pas eu le choix. Elle a fait machine arrière sur cette question des morts en EPHAD et à domicile.

C’est un sujet sensible. Sur Internet, une pétition sur le site change.org a vu le jour pour demander au gouvernement « un comptage pour empêcher que nos aînés meurent dans l’indifférence nationale ». Dès le 2 avril, cette pétition réunissait plus de 45 000 signatures numériques. Les Français ont été très choqués par certaines mesures administratives froides et mal expliquées .

L’opinion publique avait été alertée voilà au moins deux semaines par un certain nombre d’articles (ici et ) sur le fait que les chiffres de décès n’étaient pas fiables.

L’administration marche sur un champ de mines. Nous connaissons tous des gens symptomatiques. Nous savons que certains ne seront jamais testés. Certains d’entre nous commencent à avoir des proches gravement malades. De nombreux Français ont perdu un être cher. Les gens sont inquiets .

Une large fraction de la population n’a pas confiance car elle sait que les gouvernements successifs ont trafiqué les données sur d’autres sujets. Le ministère des Finances s’amuse avec des artifices comptables sur la dette depuis deux décennies. Ne parlons même pas du maquillage du chômage avec les TUC , les stages bidons, les emplois aidés, les CES et autres cache-misères.

Dans le cas du Covid-19, pour minimiser l’ampleur du désastre, le gouvernement français avait adopté la même méthode que le Parti communiste chinois (PCC). Transparence totale sur les cas avérés testés par PCR ou par scanner et sur les décès à l’hôpital.

Pour le reste, restriction de l’accès aux tests (sauf pour les vedettes, les ministres, les préfets et les maires des grandes villes). Pas de test, pas de Covid-19. Pas de Covid-19, pas de décès…

Les données étaient probablement entièrement honnêtes mais la méthode était floue. Je me demande sincèrement ce qui est passé par la tête de nos énarques. La France n’est pas la Chine. Pensaient-ils pouvoir éviter une diffusion d’une information si sensible à l’heure où les médias sociaux sont si puissants ?

Une bonne chose ?

Soyons clairs : un comptage correct est une bonne chose. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a pris la bonne décision. Les données officielles devraient détailler la surmortalité, la mortalité à la maison et en EHPAD, aussi bien sur les cas avérés que sur les cas suspects. Plus il y aura de transparence, mieux cela vaudra.

Mais cette décision corrige une bourde monumentale.

La décision initiale de ne pas tester en EHPAD, si elle se comprend au cours d’une pénurie de tests, était politiquement maladroite. D’abord, elle communique une indifférence pour un groupe déjà faible. Ensuite, elle ne pouvait que finir par exploser à la figure de ses auteurs.

L’Institut national d’études démographiques (INED) a commencé à faire un solide pas dans la direction d’informations fiables . De son côté, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) fait, comme à l’accoutumée, un travail lent et incomplet présenté sans aucun soin . Nous sommes loin des tableaux de bord des grandes universités américaines…

Quel genre de pays révise ses chiffres ?

Dans des billets récents (ici et ), j’avais émis des réserves sur le nombre officiel de cas et de décès liés à COVID-19.

J’ai particulièrement souligné les cas de l’Italie, de l’Iran et de la Chine.

En Iran, sans entrer dans les détails , je pense que le nombre de cas et de décès est complètement différent de la réalité. Les enquêtes photographiques par satellite semblent contredire les bobards officiels.

En Italie, le nombre de décès réels semble être quatre fois plus élevé que les décès officiels dans certaines petites villes du nord, selon les registres officiels de décès des mairies. Une ville en particulier a enregistré 158 décès (au lieu de sa moyenne de 35 morts des dix dernières années) alors que le décompte officiel était de 40. Ainsi, l’Italie pourrait finir par perdre 40 000 âmes au total. Peut-être davantage.

En Chine, j’ai été intrigué par des anomalies dès le début . Au vu des chiffres italiens récents, les données chinoises sont de plus en plus impossibles. Wuhan et l’Hubei ont la même population que l’Italie mais son système de santé n’est pas aussi bon.

Comme je l’ai déjà dit, les estimations du nombre de cas réels par l’Imperial College (IC) et l’Université John Hopkins (JHU) sont beaucoup plus élevées que le nombre de cas signalés par le CDC chinois. Ce dernier n’a signalé que des cas confirmés par PCR. L’IC et JHU avaient des estimations de quatre à 30 fois supérieures aux chiffres officiels du CDC chinois !

Fait troublant, ces estimations semblent être avérées et le nombre de morts en Chine est susceptible d’être plus élevé que celui initialement annoncé.

Comme en Italie et comme en France jusqu’à ce changement de définition statistique, le gouvernement chinois n’a signalé que des cas confirmés testés à l’ARN. Les décès à domicile ou dans les maisons de retraite n’étaient probablement pas comptabilisés.

En d’autres termes, les 77 000 cas de la ville de Wuhan et ses 2500 décès sont réels. Mais ils occultent tous les cas ignorés faute de tests et toutes les morts correspondantes.

Selon diverses sources et méthodes , le nombre de morts à Wuhan pourrait être d’environ 40 000 au lieu des 2500 publiés par le PCC. Apparemment, cette information est prise au sérieux par les services secrets américains…

Cela soulève trois questions. Quel est le total chinois pour tout le pays ? Peut-on se fier à l’idée que seuls 20 à 25 nouveaux cas sont réellement enregistrés chaque jour dans un pays de 1,3 milliard d’habitants ? L’épidémie est-elle vraiment enrayée ?

C’est extrêmement important à savoir car nous sous-estimons peut-être la gravité de la situation. Cela peut expliquer la situation actuelle à New York et sa banlieue, dans le Grand Est et en région parisienne.

Importance des données

En choisissant un mode de comptage plus réaliste, le gouvernement français évite de se retrouver d’ici un mois dans l’impasse de communication des autorités chinoises.

En ce sens, les travaux de l’INED vont dans le bon sens même s’il est regrettable qu’un « pays d’ingénieurs » ait une aussi piètre informatique publique, totalement incapable de produire un tableau de bord en ligne avec des données fiables, trois mois après le début de l’épidémie.

Il nous incombe d’avoir une idée plus réaliste de ce qui se passe afin que nous puissions adapter les réponses à la crise correctement : on ne peut pas raisonner juste sur des données fausses

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