12/08/2016 – 16h20 Lucciana (Lengadoc-info.com) – Doit-on craindre la répétition de l’affaire de Sisco qui avait enflammé la population de l’île et que nous avions traitée en direct du tribunal de Bastia lors du procès de deux habitants de la commune relançant l’affaire du burkini ? C’est ce que l’on est en droit de craindre au vu des événements qui se sont déroulés hier, mardi 11 juillet 2017, sur une plage de Lucciana située au sud de Bastia et à à peine trente kilomètres de la plage de Sisco.
Une altercation à Lucciana liée au port d’une « tenue de bain islamisée »
L’altercation qui s’est déroulée hier sur la plage de la Marana, a eu comme point de départ la tenue vestimentaire conforme aux codes religieux d’une femme de confession musulmane. Cette dernière était vêtue intégralement, ne laissant exposés au regards uniquement le visage et les extrémités des membres. Il est fait état dans la presse locale du port « d’un fuseau, d’une chemise longue et coiffée d’un foulard« .
Une tenue qui a choqué une vacancière et qui aurait fait l’objet de remarques. Remarques qui n’ont pas été du gout du mari d’origine maghrébine, puisque celui-ci est allé directement porter plainte auprès de la gendarmerie pour injures raciales.
Un témoin direct de la scène nous a précisé par téléphone que la tenue était bien un burkini puisqu’il était constitué d’ « une seule et même pièce de tissu« .
Le retour de la polémique sur le burkini
Les polémiques autour du burkini reviennent sur le devant de la scène depuis quelques années à chaque début de saison estivale. C’est en effet la saison où les plages attirent vacanciers et locaux et où la confrontation entre communautés s’exacerbe. Ce sont les attitudes de la communauté musulmane qui sont très souvent pointées du doigt et qui déclenchent des prises d’arrêtés de la part des maires des communes balnéaires. L’interdiction du port du burkini (néologisme pour bikini et burka) par des dizaines de communes en est l’exemple le plus frappant. Le port de ce vêtement islamiquement compatible est perçu comme attentatoire à la liberté de la femme par les populations « de souche ». L’usage de narguilés et autres chichas ainsi que la diffusion de musiques orientales sont également très mal perçus et sont frappés d’interdiction.
L’ancien premier ministre Emmanuel Valls qualifiait en 2016 que le port du burkini était « la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme » et qu’il n’était « pas compatible avec les valeurs de la France et de la République » .
Une manifestation réunissant entre 200 et 250 personnes avait d’ailleurs eu lieu le 21 aout 2016 à Palavas les Flots pour dénoncer les signes religieux ostentatoires sur les plages de la région.