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Assez de la droite honteuse !

, par  vanneste , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

gauchedroite2Une question devient lancinante : la droite a-t-elle actuellement une place dans la « démocratie » française ? La réponse est clairement non !

Bien sûr, il faut définir ce qu’est la droite, puisque la mode est de dire que l’opposition avec la gauche est dépassée, qu’il faut transcender ce clivage des temps anciens. Ceux qui annoncent cette disparition sont soit des manipulateurs soit des manipulés. Même si le général de Gaulle affirmait que la France, ce n’était ni la gauche, ni la droite, il savait bien que « l’armée de ceux qui (le) soutiennent et qui, de toute façon, détiennent l’avenir de la patrie » se situait clairement à la droite de l’électorat. Ce sont d’abord des patriotes qui pensent que la politique consiste à assurer le bien commun de la collectivité où se croisent le destin des personnes et le pouvoir de l’Etat, et qui est la nation. Ce sont ensuite des conservateurs qui sont attachés non à des privilèges de caste, mais aux valeurs communes sans lesquelles on ne peut, ni préserver l’ensemble, ni assurer le bien commun. Ce sont ensuite des libéraux parce que la liberté d’expression est la condition incontournable de la démocratie et que la liberté d’agir et d’entreprendre est indispensable à la prospérité. La nation, l’ordre et la liberté sont les valeurs de droite auxquelles s’opposent l’égalité trompeuse, la lutte des classes, et le dirigisme qui inspirent la gauche. Les partis qui sont des machines destinées à la conquête du pouvoir ne correspondent pas à cette répartition. Certains vont se dire patriotes et dirigistes, d’autres libéraux et sociaux. La tragédie politique française se noue dans le refus d’accorder la moindre place à la vraie droite patriote, conservatrice et libérale. On avait espérer l’entrevoir dans la candidature de Fillon. On sait désormais que ce n’était qu’un masque qu’il vient brutalement d’ôter.

Avec une ingratitude et un aveuglement inouïs, François Fillon vient d’accuser « Sens Commun » de l’avoir plombé durant la dernière semaine de campagne. Or, chacun sait que ce mouvement proche de « La Manif Pour Tous » avait participé fortement à sa victoire des primaires, et avait assuré par sa mobilisation, au Trocadéro notamment, son maintien dans la course. Ce reniement est un aveu, celui de l’impuissance de la prétendue droite politique française à s’assumer comme telle. Parce que le microcosme médiatique est très à gauche, elle accepte avec une incroyable lâcheté de s’y soumettre. Parce que Fillon avait très légitimement entrevu d’avoir au gouvernement des membres de Sens Commun, une polémique a comme d’habitude été lancée contre cette présence. L’intolérance de la gauche exigeait donc que le candidat de droite se sépare de ses soutiens les plus fidèles, et ce dernier, battu pour d’autres raisons qu’il connaît fort bien, accepte la légitimité de la polémique et regrette de ne pas s’être plié à l’injonction de l’adversaire. C’est une vieille habitude : Sarkozy élu en 2007 grâce à une campagne à droite signée Buisson, pratique l’ouverture à gauche pour s’excuser. Derrière Jouyet, Attali, Kouchner, remis en piste, c’est Macron qui a été lancé ! Fillon lui-même avait sans vergogne demandé mon exclusion à la suite d’une polémique lancée à la suite de mes propos. Ceux-ci étaient fondés sur la vérité et j’ai obtenu la condamnation d’Eva Joly pour m’avoir diffamé à ce sujet. François Fillon qui sait maintenant ce qu’est une cabale, un lynchage médiatique, ne semble rien en avoir appris. Il appelle à voter Macron qui est le bénéficiaire sinon le complice de la manipulation qui l’a torpillé, ce qui revient à la légitimer. Estrosi demande même l’exclusion de ceux qui ne soutiendraient pas Macron. Comment peut-on faire de la trahison le devoir et de la fidélité un délit ? La réponse est simple : pour ces gens qui n’ont pas une once de réflexion, un gramme de valeurs, seule compte la réélection. L’entente avec le dauphin de Hollande leur semble moins risquée que l’essor du Front National.

La droite parlementaire à laquelle j’ai appartenu n’a rien en commun avec une gauche qui l’a combattue sur tous les plans entre 2007 et 2012. Elle trouve au contraire des points de convergence avec le Front National sur les questions de sécurité, d’immigration, d’identité. En revanche, les stratégies économiques sont divergentes. Il est donc néanmoins plus facile de s’entendre avec lui qu’avec la gauche. Or, c’est le contraire qui se produit au nom d’un fallacieux front républicain qui s’appuie sur trois mensonges. Le premier consiste à ignorer l’évolution et le comportement du Front National. Ses élus à la tête de villes importantes ne menacent en rien la République. Ils sont même parfois l’objet de tracasseries inéquitables qui, elles, portent atteinte à la démocratie. Le second utilise la batterie de slogans pavloviens faisant appel à l’odorat plus qu’à l’intelligence. Les idées du Front National sont discutables. Elles ne sont pas nauséabondes. La troisième tartuferie cache sous l’appel à des valeurs mal définies le souci purement tactique de sauvegarder des places face à un concurrent dangereux. Macron, un individu qui ose accuser la France de crimes contre l’humanité ne devrait recevoir aucun soutien de la part d’élus de « droite ». Au temps où j’avais déposé un amendement sur le rôle positif de la France Outre-Mer, mes collègues de l’UMP m’avaient suivi et c’est Chirac qui avait trahi en faisant abroger ce texte par le Conseil Constitutionnel. Il a fait des petits depuis : tous ceux qui au lieu de se réserver pour les législatives ont appelé à soutenir Macron. La droite ne peut vouloir qu’un Chef de l’Etat patriote. Elle peut ensuite souhaiter une politique économique et sociale réaliste et responsable soutenue par une majorité à l’Assemblée.

Discriminer le Front National au sein de la politique française, repousser Sens Commun comme le fait Juppé, exclure Les Républicains qui refuseraient de voter Macron, nommer des ministres de gauche quand la majorité est de droite, c’est la longue histoire d’une droite honteuse qui explique pourquoi la France, toujours bloquée dans ses élans de redressement, est bien malheureuse.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...