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Affaire Robert Boulin : quand saurons-nous la vérité ?

, par  Manuel Gomez , popularité : 2%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Affaire Robert Boulin : quand saurons-nous la vérité ? 1 Octobre 2024

En 2015, puis en 2017, 2020 et 2021, j’ai écrit que « Riposte Laïque, Dreuz.info, Bd Voltaire, L’Aurore, tout ce que « savais » sur le prétendu suicide du ministre Robert Boulin.

2015 : La mort de Robert Boulin, enfin la vérité ?

2017 : A vous de jouer, M. le ministre de L’intérieur.

2020 – Affaire Robert Boulin : quand saurons-nous la vérité ?

Voici mon dernier article, en 2021 : Le ministre Robert Boulin ne se serait pas suicidé, paraît-il ?

*Selon l’AFP, Fabienne Boulin-Burgeat, fille du ministre Robert Boulin, assigne l’Etat pour « faute lourde », 42 ans après la mort du ministre : accusé de s’être suicidé, dans 50 centimètres d’eau, après avoir absorbé des barbituriques.

Un ministre français a, peut-être, été assassiné le 30 octobre 1979, et il ne se serait donc pas suicidé ?

Ce 30 octobre 1979 j’étais journaliste d’investigation au quotidien « L’Aurore » et j’avoue que la nouvelle du « suicide » de Robert Boulin ne m’avait pas causé la moindre peine, tant il est vrai que je n’éprouvais pas la moindre sympathie pour ce ministre, qui avait osé déclarer au sujet des rapatriés français d’Algérie, le 17 juin 1962 en Conseil des Ministres : « Il a été enregistré 169.000 retours vers la métropole entre le 1er et le 26 juin. Ce rythme correspond à celui des départs de juillet 1961. Ce sont des vacanciers un peu pressés d’anticiper leurs congés. Ce sont donc bien des vacanciers jusqu’à ce que la preuve du contraire soit apportée.

Il n’y a pas d’exode, contrairement à ce que dit la presse.

Cette arrivée massive est sans doute due à une trop forte chaleur en Algérie » (fin de citation).

L’AFP (Agence France-Presse) avait officialisé son suicide avant même qu’une enquête soit diligentée. Cette dépêche affirmait l’absorption de barbituriques, ce qui avait été infirmée ultérieurement par les analyses scientifiques.

Je ne vais pas analyser l’affaire Boulin mais il était certain qu’il ne s’agissait nullement d’un suicide. Cette hypothèse était totalement farfelue.

*Le 30 octobre 1979 le corps de Robert Boulin avait été retrouvé à Rambouillet, au bord des étangs de Hollande, à 200 m. de la D138 (Yvelines), dans 50 centimètres de vase.

Une première plainte de la famille du ministre avait été déposée en 1983 et s’était soldée par un « non-lieu » en 1991.

*Le 3 février 2011, un gendarme en retraite, qui se trouvait sur les lieux en 1979, a déclaré que « le ministre à 4 pattes et la tête hors de l’eau, n’avait pas pu mourir noyé ».

*Un témoin s’était fait connaître le 29 octobre 1979 et il avait témoigné : Alors qu’il se rendait à Saint-Léger, il avait reconnu Robert Boulin, alors ministre du travail du gouvernement Raymond Barre, assis à la place du passager avant, dans sa propre voiture Peugeot, encadré de deux hommes, l’un à la place du chauffeur, le second à l’arrière.

Ces deux hommes ne se sont jamais fait connaître à la justice et n’ont jamais été entendu par la PJ (Ont-ils même été recherchés ?).

*Robert Boulin n’avait aucun rendez-vous ce jour-là et il est plus que probable qu’il se trouvait dans cette situation équivoque contre son gré.

*Aucune analyse médicale n’avait été réalisée à l’époque afin d’établir la certitude de la noyade.

*Une autopsie, en 1983, avait révélé plusieurs fractures du visage, oubliées dans les résultats du premier médecin légiste.

*Le 18 novembre 1987, le juge Comeloup réclamait une autopsie des poumons, mais les organes, enterrés au cimetière de Thiais, avaient disparus.

*Cette autopsie aurait probablement été inutile car des soins d’embaumement et de thanatopraxie avaient été étrangement réalisés sur le corps de la victime sans même l’accord de la famille Boulin.

*En 1988 un nouvel examen confirmait que le corps de Robert Boulin avait été déplacé post-mortem (lividités cadavériques découvertes dans son dos, alors qu’il avait été trouvé sur le ventre).

Pourquoi Robert Boulin aurait-il été assassiné ?

- Il était mis en cause dans une obscure affaire immobilière. On le soupçonnait d’avoir acheté un terrain à Ramatuelle (Var) par l’intermédiaire d’une connaissance de Jacques Foccart, l’un des fondateurs du SAC (Service Action Civique).

- Mais également qu’il disposait, paraît-il, d’informations précises sur le financement occulte de plusieurs partis politiques, et qu’il menaçait d’en dévoiler certaines ?

*Ce qui est extrêmement intéressant c’est la mise en cause directe du SAC par M. Jean Charbonnel, ministre du gouvernement Pompidou.

En 2013, Jean Charbonnel affirmait qu’il n’avait aucun doute sur l’assassinat de Boulin car Alexandre Sanguinetti, figure légendaire du SAC et des « Barbouzes », lui aurait livré les noms des deux personnes responsables de l’exécution de ce contrat, ordonné par qui ?

Jean Charbonnel a quitté ce monde en 2014. Espérons qu’il a pu communiquer cette information importante à qui de droit ? Jusqu’à ce jour personne ne s’est manifesté !

Bruno Le Roux, à l’époque député (2013) avait demandé par écrit, au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la réouverture de l’enquête car, selon lui, « L’affaire Boulin traîne son cortège de curiosités judiciaires, de négligences et d’oublis : expertises contestables, disparitions de scellés judiciaires, incohérences médico-légales, destruction de tous les dossiers et archives de l’ancien ministre dès après sa mort, etc.

Le jeudi 10 septembre 2015 le parquet de Versailles avait ouvert une information judiciaire pour arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mort ou assassinat et, en décembre 2016, la levée du « secret-défense » avait été demandée, suite à une requête formulée par Fabienne Boulin-Burgeat, fille de Robert Boulin.

Le 19 janvier 2016, le médecin réanimateur, envoyé sur place après la mort de Boulin, informait le juge sur ses doutes quant à la thèse du suicide. Jusqu’à ce jour il n’avait jamais été entendu par les juges.

Décembre 2016 le juge d’instruction demandait, à son tour, la déclassification de ces documents classés « secret-défense ».

Cette décision finale appartenait alors au ministre de l’Intérieur, qui n’était autre que ce même Bruno Le Roux qui l’avait réclamé en 2013 à Jean-Marc Ayrault !

Nous allions, peut-être, connaître enfin la vérité sur le « suicide » de Robert Boulin ? Alors que, depuis 2015, nous attendons les résultats obtenus par les enquêteurs chargés de cette information judiciaire.

Que nenni ! En octobre 2017, Bernard Pons, ex-secrétaire du RPR, déclarait publiquement « croire à l’assassinat de Robert Boulin ».

Le juge d’instruction nommé, Aude Montrieux, avait demandé à être déchargé de l’affaire pour « raisons personnelles », quant au juge nommé à sa place, il signalait que le dossier original de cette affaire était « pour l’instant » introuvable !

Le juge Denis Couhé, avait tout de même désigné quatre experts scientifiques afin de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles le décès de Robert Boulin était survenu.

Il nous faut donc attendre les résultats de cette nouvelle « assignation », comme nous avons attendu le résultat des précédentes enquêtes.

Nous sommes en juin 2021 et, sans doute, aurons-nous l’occasion d’en reparler car il est fort probable que nous attendrons encore longtemps !

Et voici qu’en septembre 2024 France Info, France TV, France 2, etc. nous informe sur « Le témoin de la dernière chance », Un nouveau témoignage relance l’enquête vers un possible meurtre.

Vous le croyez ? Moi j’en doute encore.

Voir en ligne : http://magoturf.over-blog.com/2024/...