Je l’ai vu à Carmaux* accueilli de sifflets,
N’y répondre que par des slogans éculés,
Jaurès le soutenait, dans sa tombe, essoufflé :
On l’avait tant usé de ce siècle écoulé !
Je l’ai vu au milieu d’une foule en colère,
Tentant de la calmer de mots accrédités
Par l’espoir de sortir enfin de sa galère
Et vite se sauver sans avoir résisté.
Je l’ai vu rechercher dans son allocution
Un élan douloureux en des tressauts d’épaules,
Mais toujours hésitant dans son élocution
Et qu’aucune pensée soutenue n’extrapole.
Je l’ai vu, plus pâle et toujours plus déconfit,
S’accrocher à ce mythe encore protégé
De ce pauvre Jaurès en pertes et profits
N’ayant, à son rappel, bien su le soulager.
Car notre président est plein de vacuité,
De ses pompes il semble toujours à côté,
Fuyant l’affrontement de replis répétés…
… Trois ans encor de lui, Dieu ! C’est l’éternité ! (23//04/2014)
* "Célébration " du centenaire de l’assassinat de J.J.