On ne saura jamais ce qu’est le lendemain :
On prévoit, on sursoit, on construit de ses mains
Et chaque jour sur notre métier tout remettre…
Un accident survient, il faut nous y soumettre.

Notre vie n’est rien qu’une marche à cloche-pied :
On aura beau faire des plans sur le papier,
C’est sur la comète qu’on les aura tirés :
Tout s’écroule d’un coup, tout s’est évaporé.

"Rien n’est jamais acquis"*, tout doit recommencer :
On reprend à zéro ce qu’on aura laissé
Tout au bord du chemin comme une autre espérance,
Et vogue la galère en nouvelle souffrance.

Il nous faudra prier pour reprendre courage
Plutôt qu’abandonner et tout casser de rage,
Tout reconstituer avant quelque naufrage
En retissant les fils d’un éternel ouvrage.

"Rien n’est jamais acquis", chacun porte sa croix
Et le chemin est long quand la charge s’accroît…
Au terme du parcours on pose sa valise,
Le tombeau est ouvert et sans plus de balise. (19/11/16)

* L. Aragon. "Il n’y a pas d’amour heureux"