-----------8 Mars 2021 Journée Internationale de la Femme-------

 LA FEMME ¨PIED-NOIRE“ à l’HONNEUR AUSSI

et en particulier mon épouse Danielle et les 400 (QUATRE CENTS) autres jeunes femmes natives d’Algérie, DONT PERSONNE NE PARLE, qui se sont engagées dans l’Armée Française au SFJA (Service de Formation des Jeunes en Algérie) pour gagner, sans arme, la bataille des cœurs.

C’est à l’occasion des recherches effectuées pour mon livre “ALGERIE 1962 – DISPARUS ET OUBLIES“ sorti le 2 novembre 2020 que je me suis aperçu que Danielle pouvait obtenir la Carte d’Ancien Combattant et être décorée de la Croix du Combattant et du Titre de Reconnaissance de la Nation pour sa participation à la Guerre d’Algérie.

 12 (douze) mois après l’envoi d’une montagne de justificatifs et enfin l’obtention de ces deux décorations le… 19 juin 2020, force est de constater que les autorités ne se sont pas bousculées à ce jour au portillon pour proposer la remise, comme il est de coutume, des décorations !!! (Danielle devra donc se contenter avec sa carte, ce qui est déjà pas mal même si ce n’est pas rétroactif, : d’une retraite non imposable de 763,36 euros/an ; d’une demi part fiscale et du privilège de voir recouvrir son cercueil du drapeau tricolore à son décès).

Pourquoi cette situation ???? Tout le monde aura compris. Il faut enterrer l’Algérie française et tout ce qui s’y rattache. Et, le SFJA est un brulot pour la réécriture de l’histoire de l’Algérie. Moins on en dit, mieux on se porte !

Rappelons tout de même brièvement, comme je l’ai fait dans mon livre ce qu’était le SFJA  : Un organisme hybride, civil par sa vocation et son statut, militaire par son encadrement, voulu par le Général Raoul SALAN et mis en place par l’Armée Française dans la foulée des évènements du 13 mai 1958 et la création des Comités de Salut Public. Le SFJA devait assurer l’amélioration de la situation matérielle et morale de la jeunesse non scolarisée et prévoir “la scolarisation complète de l’Algérie avant 1965“. (Le plan de Constantine reprendra la formule en l’adaptant, le service intervenant là où l’éducation nationale n’était pas présente).

Avec une autre Pied-Noire et une musulmane, Danielle, 19 ans, native d’Oran, fut affectée le 20 juillet 1959 et pour un an, au foyer des jeunes du centre médico social dépendant du Centre d’Instruction des Opérations Amphibies d’Arzew.
 Chaque jour, toutes trois, enseignaient aux jeunes musulmanes la langue française, l’hygiène, la puériculture, les tâches ménagères ainsi que les activités d’éveil comme le chant, le théâtre, etc.
 Chaque jour aussi, les trois jeunes monitrices sillonnaient pendant des heures les Douars entourant Arzew dans un GMC de l’Armée contenant leur matériel de pédagogie et de secourisme, précédé d’une simple jeep.

L’évolution tragique de la situation, les attentats qui frappent alors certains foyers et beaucoup de volontaires, entraînent la dissolution du SFJA le 30 juin 1962 à la veille de l’indépendance.

Jean-Louis Martinez

Voir les 2 extraits joints de mon livre : page 105, début du paragraphe sur le SNJA et page 111, photo au Douar Guethna.