Lors d’une récente émission télévisée, M. Alain Bauer, l’un de nos meilleurs « criminologues » a eu cette réponse étonnante : « La torture n’a jamais donné de résultats ».
C’est faux, M. Bauer, la torture a donné, et donnera presque toujours, de bons résultats et a aidé à sauver des centaines de milliers de vies.
Il n’est pas question, bien entendu, de l’institutionnaliser ni de l’autoriser officiellement mais, dans certaines circonstances, elle est une solution immédiate à la condition que cette torture soit appliquée d’une manière intelligente et psychologique.
La « Bataille d’Alger » n’aurait pas pu être gagné aussi rapidement, et des centaines de vies innocentes n’auraient pas pu être sauvées, sans la torture. Des officiers français ont torturé légalement et ils devaient le faire, c’était leur devoir. Ils ont torturé des terroristes du FLN et des traitres français qui les aidaient en fabriquant et posant leurs bombes. Mais ainsi ils ont sauvé des centaines, des milliers de vies innocentes, des enfants, des femmes, des vieillards et nombre de jeunes « appelés », vos enfants, mères de France métropolitaine !
Dans une majorité de cas il n’est même pas nécessaire de l’employer : quand on sait qu’elle peut être appliquée, la peur d’être torturé donne des résultats immédiats. Responsable des terroristes du FLN pour le « Grand Alger », Yacef Saadi, nommé ministre dans l’Algérie indépendante, a fourni tous les renseignements sur les lieux et les noms des fabricants de bombes de la casbah après avoir traversé une pièce où il entendait des hurlements de gens torturés, imités par des « paras » du général Massu.
Lorsque j’étais journaliste à « La Dépêche d’Algérie », en 1957, j’ai eu l’occasion de le constater. Lors d’un contrôle militaire, une voiture a été visitée. Elle transportait à l’origine quatre bombes prêtes à l’emploi. L’emplacement de l’une d’elles était vide et il était évident qu’elle avait été déposée quelque part et allait commettre un massacre, mais où ? Le conducteur, un nommé Mustapha B., emmené auprès des services de renseignements, a parlé dans les cinq minutes qui ont suivies. La bombe, placée au stade de Saint-Eugène, près d’Alger, qui aurait pu tuer des dizaines de spectateurs du match de foot ASSE/RUA, a pu être désamorcée.
La bombe qui a tuée au stade municipal d’Alger, celles du Casino de la Corniche, de l’Otomatic, du Milk-Bar et des dizaines d’autres, si elles avaient pu être évitées, grâce à la torture, des centaines de vies innocentes auraient été sauvées.
Souvenez-vous que la France, sous le gouvernement du général de Gaulle, a torturé même des Français, qui se battaient uniquement pour rester Français, et que le responsable de ces tortures, le colonel de gendarmerie Debrosse a été décoré pour services rendus à la France !
Si un terroriste avait été appréhendé, avant le massacre du « Bataclan », le 13 novembre 2015, et si « sa torture » avait pu sauver ces dizaines de vies, n’aurait-il pas fallu le faire ?
Une analyse de Philippe Bilger, sur « Boulevard Voltaire », concernant la torture est intéressante. Il se pose la question de savoir quelle serait sa décision s’il se trouvait devant la situation d’appliquer la torture pour sauver des vies humaines ? Toutes réflexions faites, dans son confortable fauteuil (je le suppose !), il pense qu’il s’abstiendrait.
Même si votre petite fille se trouvait en danger, M. Bilger ?
Et bien non, cher Philippe, à partir du moment où vous vous posez la question c’est que mis en présence d’une telle situation critique : sauver une ou plusieurs vies menacées dans les heures qui suivent par un terroriste que vous tenez entre vos mains, vous prendriez la seule décision qui s’imposerait : le faire parler.