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Toutes les religions veulent la paix ?

, par  vanneste , popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

magicmosqueeSi l’on voulait se persuader que l’homme accorde plus d’importance aux symboles qu’à la réalité, les derniers événements fournissent en ce sens un argument d’une grande force. Une catastrophe naturelle, quelque soit le nombre de ses victimes, atteint d’autant moins l’opinion publique qu’elle est plus éloignée. Son impact dépend de l’implication de facteurs humains qui vont lui donner une signification et nourrir un débat. Ainsi, le tsunami qui a frappé le Japon en 2011, à la suite d’un séisme, en provoquant la mort de 18000 personnes, reste-t-il associé à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Dans la mesure où les risques du choix de l’énergie nucléaire se trouvaient confirmés, le nom de cette centrale atomique est resté dans les esprits. Le retentissement de ce désastre amena la Chancelière allemande, par précaution, et surtout par habileté politicienne, à annoncer l’abandon par l’Allemagne de la filière nucléaire. La réalité géographique de ce pays ne le prédispose absolument pas à ce genre de calamité. Le retour au charbon remplaçait le risque atomique par la certitude de la pollution, mais la communication, le débat, le symbole avaient triomphé du réel.

Les attentats qui se sont produits en France depuis 2012, à l’encontre de militaires et de personnes de confession juive d’abord, puis en 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo et un magasin cacher en Janvier, contre le Bataclan et les occupants de plusieurs terrasses parisiennes en Novembre, à Nice le 14 Juillet 2016, sans compter l’assassinat d’un chef d’entreprise par un employé ou celui de deux policiers à leur domicile auront finalement eu une portée symbolique moindre que l’égorgement d’un prêtre octogénaire au cours d’une messe et au pied de son autel. L’Armée, la Fête Nationale, la Liberté d’expression, la police, la communauté juive, les nuits festives de Paris revêtaient chacune une dimension symbolique, mais la ritournelle du « pas d’amalgame » était aussitôt entonnée. L’un des militaires assassinés par Merah était musulman. « Je suis Charlie » ou « je suis Paris » voulaient conjurer le rejet des valeurs « nationales » présentées comme principes de la République, le droit à l’irrespect, la douceur de vivre, sans trop s’attarder sur la revendication religieuse des tueurs, frustrés socialement ou dérangés mentalement, plus que véritables musulmans. La haine contre la France du livreur de mort de Nice s’estompait derrière la polémique entre Cazeneuve et Estrosi. Brusquement, le meurtre atroce du Père Hamel par deux jeunes musulmans dans une église catholique est venu recentrer le débat sur la religion : il n’était plus possible d’éluder la dimension religieuse des attentats. Tous leurs auteurs étaient immigrés de fait ou d’origine et se réclamaient de l’islam, et non forcément de l’Etat islamique en particulier. Merah ou les frères Kouachi se revendiquaient d’Al Qaïda. Le premier était en relation avec « Olivier Corel » de son vrai nom, Abdel Ilat Al Dandachi, un immigré syrien ayant appartenu aux Frères Musulmans, suspecté d’avoir initié de jeunes au salafisme. A Saint-Etienne-du-Rouvray, il s’agissait bien d’une agression islamiste contre des catholiques.

Il fallait à tout prix dépasser le conflit identitaire qui menaçait : « Comment ? Cette religion venue d’ailleurs se permet de sacrifier un de « nos » prêtres, chez nous, et dans un sanctuaire ? Inacceptable ! » L’Eglise voulait éviter ce danger, rappeler que la charité, l’amour du prochain, même et surtout lointain, est l’une des trois vertus principales exigées d’un chrétien. Le Pape évacua immédiatement l’idée qu’il pût y avoir des guerres de religion, puisque c’est connu et l’histoire le prouve, les religions sont fraternelles… « Toutes les religions veulent la paix ». Il ne s’agirait que d’intérêts et de domination économiques… Le Conseil Français du Culte Musulman s’est empressé de saisir la main tendue. Jusqu’ici, il était bien discret. Le voilà qui convie les musulmans à aller à la messe, non pour demander pardon pour les crimes de leurs « frères », mais pour offrir « solidarité et compassion ». Certains s’en extasient. « Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil », comme aurait dit Jean Yanne qui manque singulièrement pour dénoncer l’hypocrisie de notre époque. Des musulmans vont donc à l’église, et soit bonne volonté naïve, soit calcul, diffusent des messages apaisants que les fidèles chrétiens accueillent avec ravissement… et ignorance. Ainsi la phrase la plus entendue est-elle : le coran dit « que quiconque tuerait une personne , c’est comme s’il avait tué tous les hommes ». Le texte des versets 32 et 33 de la sourate 5 Al-Mâ’idah (la table servie) est quelque peu différent : « quiconque qui tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre…. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambes opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays ». La totalité du texte met plus de cohérence entre son contenu, l’histoire de l’islam, son droit pénal et le monde islamique actuel. La peine capitale, la guerre, l’inégalité systématique entre croyants et incroyants correspondent à l’esprit d’un texte qui n’a rien de pacifique. La seule question est celle de l’interprétation : où commencent la corruption ou la guerre à Allah qui justifient de tuer ? La lecture du cinquième verset de la sourate 9 At-Tawbah (le repentir) peut justifier la punition des chrétiens trinitaires qui associent deux dieux à Dieu : « Après les mois sacrés, tuez les associateurs où que vous les trouviez »….

Sans doute beaucoup de musulmans souhaitent-ils vivre tranquillement et pouvoir respecter les obligations et les rites compatibles avec nos règles. Mais le zèle dans la fraternité déployé des jours-ci, accompagné d’une déformation systématique du message, devrait nous inquiéter plus que nous rassurer. La complicité enthousiaste de l’Eglise, si favorable à l’immigration, à cette tromperie édulcorante devrait nous alarmer. Le résultat est qu’au lieu d’exiger des musulmans qui vivent en France qu’ils dénoncent immédiatement tout propos ou comportement salafiste, on en arrive à vouloir institutionnaliser l’islam, au sein d’une égalité laïque avec la religion indissociable de notre histoire et de notre culture. Le crime paierait-il ? Comme l’égalité réelle est inséparable aujourd’hui de la discrimination positive, la dernière arrivée devrait même bénéficier d’un financement grâce à une taxe sur les produits Hallal et d’une formation des imams. C’est là vouloir ignorer le second versant du problème : beaucoup de musulmans, y compris les double-nationaux restent liés à leur pays d’origine ou se sentent davantage musulmans que français. La solution doit donc d’abord consister à réformer nos politiques d’immigration et d’accès à la nationalité. Le reste est bavardage, ce bavardage qui empêche toute réflexion.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...