Vous vous êtes tous demandé si un moustique porteur du virus Zika avait piqué Hollande pour qu’il nomme Emmanuelle Cosse ministre du logement. Sa fine connaissance des arcanes des bâtiments et travaux publics ? Des parents maçons ? Un mari agent immobilier ? Un amant syndic de copropriété ? A ma connaissance non. Mais remarquez que la plantureuse Emmanuelle, bien que née, et vivant à Paris intra-muros ( je ne mettrais pas ma main au feu qu’elle se soit un jour aventurée à franchir le périphérique pour vérifier s’il y avait des arbres de l’autre côté), était jusqu’à sa nomination secrétaire nationale d’EELV, alors tout est possible.

Doit-on en conclure qu’elle aurait été choisie pour son incompétence, la passionaria des arbres et des petits oiseaux ? Je ne dirai pas cela, surtout quand vous saurez la mission que notre président de combat lui a assignée, et qu’elle a révélée très honnêtement et, comme il se doit pour la porte-parole d’un parti qui veut faire de la politique autrement (je ris), avec la plus grande transparence : le grand œuvre de madame « la » ministre est de faire en sorte que les « migrants » soient accueillis avec les honneurs, dans des logements dignes et de qualité. Tant qu’à faire, elle ne l’a pas dit mais je le déduis de sa profession de foi, nos hôtes seront logés dans les meilleures conditions que le pays des droits de l’homme se doit d’offrir aux peuples qu’il a colonisés, martyrisés, esclavagisés, suer-le-burnous-isés, en signe de repentance et de fraternité universelle : des HLM (Habitations pour Loger les Migrants) neufs, entièrement équipés, bénéficiant des dernières avancées technologiques, telles que l’énergie positive - ainsi non seulement ils ne recevront pas des factures d’électricité qu’ils ne paieraient pas de toutes façons, mais ils pourront revendre l’énergie superflue produite par « leur » logement, ce qui leur fera un petit pécule. Et pas question de les envoyer crécher à Trifouillis les Oies. Le centre de Paris, à proximité des jardins des Tuileries, du Luxembourg ou du parc Monceau pour qu’ils respirent le bon air chlorophyllisé, et puissent se déplacer dans la capitale sans avoir à frauder la RATP ou la SNCF. (Mais pas le bois de Boulogne, un temps envisagé, trop périphérique).

Vous vous dites : ce n’est pas possible, pourquoi font-ils cela ? Ils sont devenus fous, les socialistes ? Probable. Mais surtout, ils sont très, très colère. Mettez-vous à leur place : ils ont pour la plupart sacrifié des carrières mirobolantes et sans risque dans l’administration pour se dévouer corps et âme au bonheur du bas peuple. Et comment sont-ils remerciés ? Par le vote Front National. Alors ce peuple qu’ils ont tant aimé (de loin, faut pas trop en demander), ils le haïssent maintenant, et ils ont décidé de le punir. En reportant leur débordement d’amour pour la pauvreté des autres vers d’autres malheureux, pourvu qu’ils viennent d’ailleurs. En faisant honte au peuple indigène pour sa sécheresse de cœur : ingrats que vous êtes. Vous ne savez que vous plaindre, quand il y a dans le monde bien plus démuni que vous, et qui mérite bien plus que vous notre sollicitude. Vous avez voté pour la bête immonde ? Salauds de pauvres. Repentez-vous, sinon, nous leur donnerons le droit de vote. Et nous leur réserverons les logements sociaux. Vous, vous irez vous faire pendre en banlieue. Trois heures de transport par jour pour rejoindre votre boulot de crevard, sans compter les grèves, ça vous fera les pieds !