Rien n’est plus comme avant, on est interloqué :
Le train toujours en marche, on reste sur le quai,
Le retour en arrière est donc abandonné
Et les deux bras ballants on en est étonné.
J’ai donc tout perdu de ma si vieille jeunesse,
Les illusions bien sûr et toutes leurs promesses,
Je n’attends certes plus qu’un jour elles renaissent
Et bientôt pourra être dite la grand-messe.
Se rétrécit le temps à regarder devant
Et tous les souvenirs sont déjà dans le vent :
Vouloir s’y raccrocher nous donne l’impression
Qu’on peut recommencer sans plus de contrition.
La vie nous a donné parfois de beaux moments,
Ressurgissent pourtant inexorablement
Défaites et chagrins qui nous auront marqués
Du sceau de ce destin qu’on ne peut retoquer.
Et l’on n’est plus que ce que l’on est devenu,
A la fatale issue on se retrouve nu,
C’est le regard de l’autre qui nous refera
Et comme prisonnier de quelque piège à rat. (2/02/16)