Ils ne se plaignent plus, mais ils en ont assez
Qu’on leur prenne l’argent si durement gagné,
Ils se souviennent de ce qu’était leur passé,
Ils vivaient librement sans être dédaignés.

Car ces petites gens avaient pris en leurs mains
Ce destin auquel ils se savaient assignés,
Et chaque jour n’était qu’un même lendemain,
Sur un sort sans appel n’ayant rien à gagner.

La vie n’était pour eux qu’un recommencement
Des tâches d’un labeur toujours renouvelé,
La pendule rythmait le droit d’achèvement
Dès que la nuit tombait sous le ciel étoilé.

Mais l’État s’est glissé partout dans les chaumières,
Il s’y est introduit en voleur patenté
Partout où brille encor le feu d’une lumière,
Pour nourrir de folies sa légitimité.

Alors viendra le jour d’une saine révolte :
A quelque aveuglement tous tourneront le dos,
Contre les décisions toujours plus désinvoltes
La colère n’étant montée que crescendo. (19/02/14)