Je hais l’escogriffe qui brada l’Algérie,
La laissant en pâture aux braves fellaghas…
De combien de morts donc sa charlatanerie
Fut-elle alors coupable de son renégat !
Tous ceux du Petit Lac déjà le cinq juillet,
Conduits sous bonne escorte, égorgés, fusillés,
Sacrifiés au nom d’un pays ensommeillé,
Mais depuis, jusqu’au bout, d’un ciel ensoleillé.
On ne les compte pas, ils étaient un millier
Dans la fosse commune, jetés, dépouillés
De quelque illusions laissées entrebâillées
Dans le ciel d’un été d’un drapeau barbouillé.
Trônant à l’Élysée, de Gaule a laissé faire,
Refusant même l’intervention de l’armée…
La rue d’Isly allait, et juste avant Deferre,
Signer enfin la mort de notre renommée.
Je réentends encore à la télévision
Le discours funèbre de notre Grand Pataud
Pesant ses mots d’irréversible forclusion,
Des massacres s’étant fait le porte-couteau. (28/06/17)