J’avais jeté un froid par mon discours d’adieu,**
Quittant Narbonne pour aller en Martinique,
J’y citais Finkielkraut - qu’avais-je fait, mon Dieu ! -
Lui qui au grand Meirieu faisait si bien la nique.
Avec lui je dénonçais la "pensée cucul"
Cette braderie de la vertu du travail
A laquelle j’avais quand même survécu…
Monsieur le Recteur crut voir un épouvantail.
Je dénonçais l’emprise de ces démagos
Sur une école que, dans ma circonscription,
J’avais voulu sauver de leur impétigo
Et de leurs textes qui en disaient l’injonction.
J’avais jeté un froid sur toute l’assemblée
De ces moutons acquis à la cause du pire,
J’ai lu mon discours d’une voix un peu tremblée
Tant j’étais remonté face à tous ces vampires.
Finkielkraut siège enfin en notre Académie,
Il ne saura jamais ce qu’il m’a enseigné :
C’est de ses livres que ma voix s’est affermie,
Alors que l’École est encore à blanc saignée. (25/04/14)
* Cf. La défaite de la pensée - Alain Finkielkraut. 1987 Gallimard
** Juin