Il est bronzé, plus efflanqué
Depuis qu’il s’est fait relooker
Son petit poing toujours serré,
Pour être bien considéré.
Il voudrait dire sa vigueur
Mais halète tout en sueur
Car quatre à quatre, l’escalier
N’est guère facile à monter.
Il tente quelques envolées
Mais ses ailes sont déplumées :
Tout retombe comme un soufflé
En un maelström tout essoufflé.
Il est court et toujours trop court
Dans ses phrases, dans ses discours :
Sept syllabes sont prononcées
Et le souffle aussitôt coupé.
On attend quelque Bossuet
Mais le nez plonge en ses papiers
Et de son air tout emprunté
Il rit d’un mot mal apprêté.
Certains y voient de l’éloquence
Mais c’est dans ses notes qu’il pense
Les bras voudraient tout embrasser
Le geste est bien embarrassé.
La phrase manque hélas d’ampleur
L’esprit souvent est comme ailleurs
La période cicéronienne
Heurte la roche tarpéienne ;
Comment croire à sa conviction
Quand le regard balaye en rond
Et que tant de transpiration
Ne révèle que confusion ? (27/04/11)
* d’après un texte du 22/09/07 réactualisé