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ISRAEL : Dôme d’acier, problème technique

, par  NJ_Publication , popularité : 10%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Excellent article, technique, sur la question de la sécurité et de ses moyens.

Imperceptiblement, sans qu’elle ne fasse l’objet d’un grand nombre de publications dans le domaine de la défense, une menace relativement classique est réapparue ces dernières années, lorsque roquettes de fortune et obus de mortiers ont été tirés contre les bases américaines en Irak, ISAF en Afghanistan mais aussi contre les villages israéliens bordant la bande de Gaza, Sderot en particulier.

Dans les deux cas, les effets psychologiques découlant des attaques semblent déconnectés de leurs effets physiques réels, en termes de morts, de blessés et de destructions matérielles. Cependant, les contextes politiques jouent un rôle déterminants dans la conduite de ces attaques par les groupes d’insurgés/de combattants. Dans le cas américain, les grandes bases installées en Irak sont construites dans le discours politique américain comme des havres de paix au milieu du chaos irakien. Dans le cas israélien, les attaques sur le sol de l’État hébreu lui-même en rappellent à ses grands récits fondateurs, et en particulier à la défense d’une Nation qui serait particulièrement vulnérable, des points de vue géographique et démographique. Dans un cas comme dans l’autre, le développement de ripostes aux attaques ne sera donc pas seulement construit comme le résultat d’une adaptation/évolution des systèmes de défense, mais aussi comme une réponse focalisant, plus particulièrement encore que pour d’autres systèmes, l’attention du niveau politique.

Le Dôme d’acier

Pourtant, les ripostes adoptées ont mis un certain temps avant d’être mises en place (l’utilisation de roquettes contre les villages israéliens remonte aux années 1990, et depuis le Liban). Ainsi, le système Dôme d’Acier israélien a-t-il connu son premier test qu’au début juillet 2008, avant d’être déclaré opérationnel le 27 mars 2011. Il a été conçu sur base de solutions éprouvées, couplant détection radar et missiles sol-air et en cherchant à pouvoir intercepter des roquettes, obus et missiles d’une portée pouvant aller jusque 70 km – en sachant cependant que la principale menace était les Kassam palestiniennes, d’une portée de seulement quelques km. Les Israéliens ont fait face, là, à la simplicité du système de roquettes adverses, dont le temps de vol est généralement inférieur à 15 secondes. Or, la détection, l’identification et la détermination de l’angle d’attaque par le Dôme d’acier nécessiteraient, selon la presse israélienne, 15 secondes, les intercepteurs Tamir étant lancés durant ce laps de temps.

Selon les Israéliens, ce temps de réaction permettrait également de contrer – en plus de Kassam, à la signature radar assez faible – des obus de mortier. Mais, pour ajouter à la complexité du développement du système, plusieurs reports d’essais ont eu lieu et le gouvernement israélien a essuyé des critiques. D’une part, du fait du temps de développement du missile mais aussi, d’autre part, du fait de son coût unitaire, chaque Tamir étant évalué à 40 000 dollars, alors qu’une Kassam ne coûte que quelques centaines de dollars. D’où les questionnements de certains militaires israéliens sur la pertinence du projet alors qu’un autre type de solution, déjà opérationnel, est disponible sous la forme de canons hexatubes C-RAM (Counter-Rockets, Artillery Mortars), mis en œuvre en Irak depuis 2006. En 2011 et 2012, de nouvelles critiques porteront sur l’incapacité du système à gérer des attaques multiples et, plus généralement, sur ses limitations intrinsèques, qui ne permettrait de traiter que certains scénarii.

Reste que le Dôme d’Acier a été effectivement déployé et utilisé avec un certain succès, un premier tir défensif étant effectué le 7 avril 2011, quatre autres roquettes étant interceptées le lendemain. Les attaques de mars 2012 ont ainsi vu 300 roquettes être tirées depuis la bande de Gaza, Tsahal indiquant que 56 avaient été interceptées par le système. Ce dernier fonctionne en calculant la trajectoire des roquettes détectées, déterminant les points d’impacts. Si ceux-ci sont situés dans des zones habitées, le système initie automatiquement la séquence de lancement. Mais le système peut également avoir des ratés : le 20 août 2011, seulement six des sept roquettes tirées presque simultanément depuis la bande de Gaza ont été interceptées, la septième tombant sur une zone habitée et tuant un civil. Une batterie Iron Dome est constituée d’un radar de détection et de poursuite conçu par Elta, un shelter abritant le système de gestion des opérations et trois lanceurs réutilisables et permettant de tirer 60 missiles au total. L’ensemble du système est conçu pour être déposé par camion. En théorie, chaque batterie peut couvrir 150 km².

L’intercepteur est le Tamir, un missile très manœuvrant de 3 m de long à guidage électro-optique, d’une portée de 70 km. Le missile est doté d’une fusée de proximité, éliminant le besoin d’une frappe directe sur l’engin assaillant. Quatre batteries ont pour l’heure été commandées par Israël mais l’estimation des besoins porte sur une vingtaine, ce qui permettrait de couvrir aussi bien la bande de Gaza que la frontière avec le Liban[1]. Reste que le système pourrait également connaître des développements ultérieurs, notamment dans le cadre d’une association avec Raytheon. A la clé, la possibilité de ventes aux Etats-Unis – où le domaine de la défense antiaérienne a été quelque peu délaissé ces dernières années – mais aussi en Corée du Sud où la question du traitement des salves d’artillerie nord-coréennes et de leurs impacts sur des sites sensibles ou des postes de commandement est prise au sérieux.

Lire l’article complet sur le site origine.

Voir en ligne : Lutte contre les roquettes, l’artillerie et les mortiers (C-RAM) : quelles solutions ?