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Sarkozy responsable du chaos libyen ? Stupidité, ignorance et manipulation...

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Il est communément admis que le bordel actuel en Libye, permettant entre autres choses cette immigration massive, serait du aux inconséquences et à l’absence de suivi de l’intervention militaire française de 2011 ordonnée par Nicolas Sarkozy. A gauche, mais pas que, au FN aussi, on nous repasse le truc en boucle ; ils ’amusent avec cela et s’autorisent ainsi à taper sur Sarko. C’est la faute à Sarko !

Et bien comptez sur moi pour dire que ce raisonnement est aussi simpliste que ridicule et que cela m’attriste que tant de gens se fassent ainsi abuser. Et voici pourquoi...

Depuis des semaines, en fait depuis fin 2010, la révolte libyenne fait des milliers de morts parmi les rebelles opposés au régime de Kadhafi. Avec la plus grande barbarie, Kadhafi tente de terrasser cette révolution en massacrant sans discernement aucun rebelles, civils, femmes et enfants. Là dessus, tout le monde est d’accord : Il faut que cela cesse. Dans un premier temps, Nicolas Sarkozy tente de mobiliser l’UE mais sans succès, en particulier à cause de l’opposition d’Angela. Puis dans un deuxième temps, Sarkozy, Obama et Cameron arrivent à mobiliser la communauté internationale : ce sera la résolution 1973 de l’ONU. Sarkozy est le premier à reconnaître et à inviter à l’Elysée le Conseil National de Transition Libyen.

Premier élément, l’intervention n’a pas été que française, plus de quinze nations se sont militairement engagées dans le combat, le tout sous l’égide des Nations Unies : la fameuse résolution 1973 du Conseil de Sécurité. Cette résolution permet aux pays qui le souhaitent de participer à une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour protéger la population civile, et de " prendre toutes mesures nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque par les forces armées de Kadhafi ". Celui-ci proposera bien un cessez-le-feu auquel personne ne croira.

L’intervention de la coalition internationale débute le 19 mars 2011. Les avions Français sont parmi les premiers à frapper. Durant toute l’opération Harmattan (nom donnée à cette opération par la France, chaque pays participant aura son propre nom d’opération) les forces militaires françaises resteront sous le commandement unique de Sarkozy (Actuellement, dans le golfe, le porte-avions Charles de Gaulle est sous commandement US). 

Le 20 mars, François Hollande, alors Président PS du CG de Corrèze déclarera approuver le déclenchement des frappes aériennes, déclenchement qu’il juge " nécessaire et légitime ". Le 22 mars, conformément à nos institutions, le premier ministre, François Fillon, présente les enjeux de cette opération devant l’Assemblée Nationale. Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, dans son discours de réponse, émettra plusieurs réserves (pas de troupes au sol, par ex. ) mais validera l’opération, il déclarera : " Nous avons suffisamment dénoncé la perte de crédibilité de la France au démarrage des révolutions arabes pour ne pas saluer son engagement aux côtés du peuple libyen et son action décisive pour obtenir un mandat de l’ONU. " Approbation est donc donnée aux autorités françaises de prendre part à cette intervention par la quasi totalité de la classe politique (cocos mis à part).

Toujours conformément à nos lois et l’engagement militaire se prolongeant au delà de quatre mois, le 12 juillet 2011, un vote solennel a lieu à l’Assemblée autorisant le gouvernement et le Président Sarkozy à poursuivre les opérations. A une quasi unanimité, droite et gauche confondues, la prolongation est adoptée par 482 voix pour et 27 contre (dont FDG et une partie de EELV, de mémoire, même Noël Mamère votera pour). On le voit, si c’est Sarkozy qui est aux manettes en tant que chef des Armées et Président de la République, c’est à la quasi unanimité que la classe politique le soutient. En août 2011, Hollande, alors candidat à la primaire socialiste, déclare : " Il fallait cette intervention ". Mi-septembre 2011, Benghazi est libérée, Sarkozy et David Cameron y font un voyage éclair durant lequel ils sont acclamés par les Libyens.

Sans aucune contestation en France, les opérations dureront jusqu’au 20 octobre 2011, date à laquelle Kadhafi est tué. Bien fait pour lui ! Tripoli tombe et le CNT, reconnu par toutes les forces politiques françaises, prend le contrôle du pays. Peu à peu, la coalition internationale se retire et laisse au CNT le soin de réorganiser le pays et de " l’amener vers la démocratie ".

Nous sommes fin octobre, dans six mois auront lieu en France les élections présidentielles... Et toute la classe politique, gauche et droite confondues, d’oublier, certainement pour des raisons électorales la Libye. Les deux finalistes de la présidentielle n’évoqueront quasiment pas le problème libyen. Devait-on à l’époque, fin 2011, s’inquiéter de l’avenir de la Libye ? Après tout, il y avait bien à ce moment le CNT, une organisation validée par la communauté internationale, à la tête du pays. On imagine bien par ailleurs que la classe politique française avait alors d’autres chats à fouetter : mai 2012 en ligne de mire. Sarkozy fera un dernier voyage à Tripoli et dans une Libye " apaisée " le 19 mars 2012 : A ce moment là, rien ne laisse présager du chaos à venir. Enfin, dès lors que Sarkozy revêt l’habit de candidat à sa réélection, difficile d’intervenir par la suite, si besoin s’en était fait sentir, entre mars et mai 2012.

Alors au vu de tout cela, continuer de dire que le bordel en Libye, c’est de la faute à Sarkozy ; continuer de faire croire aux Français que si la Libye est devenue ce qu’elle est, et en particulier, un des lieux d’embarquement d’une immigration de masse vers l’Europe c’est de la faute de Sarkozy, est au mieux une preuve d’ignorance totale des faits et de la chronologie, au pire de la stupidité et une manipulation grossière de l’opinion ; le tout avec la complaisance des médias, ne l’oublions pas.

Enfin, à ceux qui croiraient encore que Sarko a initié cette intervention militaire pour être sûr de dézinguer Kadhafi avant que celui-ci ne révèle comment il finança la campagne électorale de Sarko en 2012, rappelons que cette intervention a démarré en mars 2011, que Kadhafi a été zigouillé en octobre 2011 soit 8 mois durant lesquels ce dernier aurait pu apporter les preuves de ce soi disant financement...

Par contre, on peut en toute objectivité, dire que oui, François Hollande porte lui une part de responsabilité indéniable pour l’état de déliquescence dans lequel se trouve aujourd’hui la Libye. Après tout, n’est-il pas président de la République depuis 3 ans ? Qu’a-t-il fait depuis 3 ans pour éviter ce naufrage ? Rien.

Ceci dit, peut-être ne sait-il toujours pas qu’il est Président ; n’a-t-il pas déclaré hier à Bruxelles, cherchant à tacler bêtement son prédécesseur : " La question est de savoir comment se fait-il qu’après une intervention il y a maintenant plus de trois ans et demi, il n’y ait eu aucune réflexion sur ce qui devait se passer après. Alors maintenant, il s’agit de réparer les erreurs du passé ! "

Sur ce bonne soirée, même en Socialie !

Folie passagère 2749.
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D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez voila.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2015/04...