Avez-vous lu « le Camp des Saints », de Jean Raspail ? Un jour, demain peut-être, aux Indes, des centaines de milliers de désespérés s’embarquent dans des rafiots pourris et se dirigent vers l’Europe. Ils n’attendent rien, n’espèrent rien, ne revendiquent rien, ils n’ont pas de porte-parole, ils n’acceptent pas les médias, ils partent, c’est tout. Les occidentaux suivent les événements, pour certains avec angoisse, et pour d’autres, avec bonheur. Les uns sont conscients du danger que ces voyageurs du désespoir représentent pour notre civilisation. Les autres, idéalistes, droits de l’hommistes et « déconstructivistes » de tout poil, voient en ces immigrés nouveaux l’arme pacifique qui détruira l’ancien monde et le remplacera par une fraternité universelle… Les gouvernants, athées ou croyants, prient pour que se déchaîne la tempête providentielle qui, en coulant ces épaves, décidera à leur place du sort de ces malheureux. Les migrants approchent. S’ils parviennent à débarquer, des millions d’autres crève-la faim débarqueront à leur tour. Ce sera la fin d’un monde, du monde. Les dirigeants de l’Europe savent ce qu’ils ont à faire : interdire les eaux territoriales, couler les navires qui passeraient outre, refuser les secours aux naufragés… et rejoindre pour l’éternité Hitler au Panthéon des monstres. Aucun responsable politique n’acceptera le rôle. Les damnés de la terre débarquent sur la Côte d’Azur, et s’enfoncent dans le pays, comme l’armée de l’Apocalypse. La fin de notre monde. Double ironie de ce récit glaçant, les « compassionnistes » sont les premières victimes des nouveaux arrivants (cela ne vous rappelle pas « Charlie » ?). Quant au petit groupe de « résistants » français qui s’oppose, pour l’honneur, et sans illusion, aux envahisseurs, il sera impitoyablement exterminé par l’aviation de son propre pays.

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Raspail a publié son brûlot en 1973, juste avant que des lois liberticides, (votées par la Gauche et par la Droite – lois Pleven, Lellouche, Gayssot et Taubira), réduisent à rien la liberté d’expression. C’est parce que ces lois ne sont pas rétroactives (heureusement, sinon adieu Stendhal, Céline, Voltaire, Hugo, Balzac, Maupassant…), que « Le Camp des Saints » peut faire l’objet de rééditions régulières. Les états-majors militaires et policiers de tous les pays occidentaux en ont fait leur livre de chevet. Il n’empêche que Jean Raspail est considéré par tout ce qui pense « juste » en France comme un avatar du Diable, honneur qu’il partage avec Eric Zemmour.

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Tout cela pour vous dire qu’aujourd’hui, nous sommes en plein dans « le camp des saints », à une différence près, que Raspail ne pouvait pas prévoir en 1973, la montée irréversible de l’Islam en occident… Vous rendez vous compte qu’il y a à peine 42 ans, l’Islam, aujourd’hui deuxième religion de France, avec plus de 2000 mosquées actives, une nouvelle mosquée par semaine construite, entre cinq et sept millions de fidèles, était si peu présent en France que « Le camp des Saints » ne l’évoque même pas comme un possible problème ? Et cette semaine, nous apprenons avec horreur que dans une barque remplie d’immigrants, certains, musulmans, en ont jeté d’autres à la mer, parce qu’ils étaient chrétiens ! Et, encore cette semaine, on nous annonce l’arrivée probable en Europe d’un million et demie de nouveaux immigrés africains, pour la plupart musulmans. Et toujours cette semaine, on arrête par hasard un étudiant algérien qui se préparait à flinguer à tout-va dans des églises à l’heure de la messe. Voilà qui nous promet un magnifique avenir pour le « vivre ensemble ».

A ce propos, j’ai assisté la semaine dernière à une conférence d’Eric Zemmour. J’ai aussi lu « Le Suicide Français », et « Soumission », de Michel Houellebecq. Leur conclusion est la même que celle de Raspail. L’occident chrétien est mort. Vive l’occident musulman !