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Présidentielle : la Justice marie Fillon et Le Pen

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« Présidentielle : la Justice marie Fillon et Le Pen »

Des juges, tout à leur traque des droites dans la campagne présidentielle, sont en train de pousser malgré eux François Fillon et Marine le Pen dans les bras l’un de l’autre. Tandis que la présidente du FN voit des membres de son entourage mis en examen dans une affaire d’emplois fictifs liés au parlement européen, le candidat Les Républicains vient de faire savoir, ce mercredi, qu’il allait être convoqué par la justice le 15 mars, soit deux jours avant la clôture des parrainages, afin d’être également mis en examen. Parlant d’"assassinat politique", mais aussi d’assassinat de "l’élection présidentielle", Fillon se rendra à la convocation mais ne jette pas le gant. "Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas", a-t-il déclaré en appelant le "peuple français" à "résister". Ce nouvel épisode met en scène une Justice particulièrement diligente et intrusive. Elle permet au candidat de soutenir que "l’état de droit a été systématiquement violé" et que "la présomption d’innocence a complètement disparu". Il n’est pas interdit de penser que cet opportun déchainement judiciaire, qui ravit la gauche, puisse paradoxalement conforter la candidature de Fillon dans sa posture, jusqu’à présent fragile et peu convaincante, d’antisystème. La stratégie transgressive de Donald Trump est désormais présente au FN comme chez LR.

Ce week-end, Libération titrait : "Affaire Fillon, le coup de latte du parquet", après la décision du parquet national financier d’ouvrir une information judiciaire sur les emplois supposés fictifs de la famille Fillon. Au-delà du jeu de mot, ce titre résume bien les méthodes de combat politique menées, au-dessous de la ceinture, par une institution qui ne se soucie plus de respecter la trêve judiciaire, non écrite, qu’il était d’usage d’observer durant une campagne présidentielle. Cet acharnement à vouloir faire taire deux candidats qui, au-delà de ce qui les oppose, combattent la même gauche est un procédé qui remet en cause la bonne marche de la démocratie. Dès dimanche, Marine le Pen avait mis en garde contre "le gouvernement des juges" et contre des fonctionnaires de la police judiciaire soupçonnés d’alimenter la presse en informations protégées par le secret professionnel. Cette stratégie de déstabilisation a comme premier effet, contreproductif pour la gauche, de rendre solidaires dans l’adversité le FN et le mouvement LR. Il y a quelques jours, Fillon s’indignait des violences de l’extrême gauche contre des militants du FN en parlant de "quasi-guerre civile". Il est probable que le FN lui rendra vite la politesse. Cela ne fait pas une union des droites. Mais cela créé des liens…

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...