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Victoire se dit « Nikè » en grec…

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samothraceLes Grecs qui ont fait la fête après avoir fait un sacré bras d’honneur à la technocratie européenne risquent de se réveiller avec une sérieuse gueule de bois. Le référendum improvisé par le démagogue Tsipras est une parodie de démocratie. Les Grecs ont voté non à l’austérité et oui à l’Europe, l’huile d’olive et l’argent de l’huile d’olive, en somme. Peu de peuples sont masochistes. Il arrive que des peuples soient raisonnables lorsqu’on leur donne le temps de l’être, comme les Suisses lorsqu’ils refusent des propositions démagogiques contraires aux intérêts économiques du pays. Mais les souverainistes ont tort de se réjouir, car les Grecs ont cru leur Premier Ministre, qui veut l’Euro, l’Europe, mais refuse l’austérité à laquelle se sont pliés les peuples qui émergent de la crise, et vont devoir selon lui payer la facture de la fraude et du laxisme grecs. Le franc succès du non n’est donc pas une victoire du souverainisme, mais de la démagogie. Le souverainisme mesure les dangers qui assaillent les pays européens, la civilisation européenne. Il soutient que la technocratie européenne masque ces périls, que ce soit l’immigration massive, le déficit démographique ou la stagnation économique. Les Etats-Nations seraient, selon lui, plus à même d’y faire face en retrouvant leur souveraineté, la maîtrise de leurs frontières et de leurs monnaies. Mais cet objectif implique une conséquence qui fait toute la différence avec la démagogie d’un Mélenchon ou d’un Tsipras : les réformes rigoureuses sont nécessaires. Elles correspondent à l’abandon de l’Etat-Providence, à la diminution des dépenses publiques, à la recherche de la compétitivité. Le retour aux monnaies nationales ne doit pas, par la dévaluation, camoufler la dérive, mais amplifier le redressement en exprimant la réalité des économies nationales. Le vote grec ne donnerait gain de cause au souverainisme que si la Grèce quittait l’Eurogroupe, et peut-être l’Union, ce que les Grecs n’ont pas cru vouloir.

L’irresponsabilité et l’orientation du microcosme médiatique apparaissent clairement dans l’accueil réservé à la victoire du non. Qu’aurait-on dit si le Premier Ministre grec avait été un souverainiste de droite plutôt qu’un démagogue d’extrême gauche dont on salue la jeunesse, le sourire et le coup de poker en apparence gagnant ? Tsipras plaît davantage qu’Orban, comme Obama séduit plus que Poutine. Le maquillage est moins douloureux que la médication. Pourtant, la politique doit s’inspirer de la seconde et fuir le premier qui est la démagogie. Platon le disait déjà aux Athéniens il y a vingt-cinq siècles. Il est évidemment contradictoire et absurde de dire qu’il faut respecter le vote du peuple grec si celui-ci impose aux autres peuples de l’Euro-groupe des conséquences qu’ils ne veulent pas. Le peuple grec a le droit de partir non d’imposer sa politique aux autres, notamment à ceux qui ont consenti les potions amères de la « troïka ». Mais depuis longtemps, l’Europe a tellement défiguré la démocratie que ses institutions ont aujourd’hui le mauvais rôle. L’image de la légitimité apparaît davantage dans la joie du peuple grec que dans la suite de réunions, de mesures, de menaces et de sanctions qui ont l’air de tomber de l’Olympe. La seule réponse au défi grec serait de convier les électeurs des autres pays de la zone euro à trancher : voulez-vous que la Grèce garde l’Euro en acceptant d’effacer sa dette et d’en payer le prix ? Voulez-vous que la Grèce quitte la zone euro ? Voulez-vous le retour aux monnaies nationales ? Ces questions posées aux peuples remettraient les pendules de la démocratie à l’heure en donnant la parole aux peuples plutôt qu’aux technocrates, et en sortant de la confrontation suicidaire entre technocratie et démagogie.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...