Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Tsipras aime le pouvoir : c’est tout !

, popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

merkeltsiprasL’Europe aime les clandestins. Tandis que des milliers de faux demandeurs d’asile, mais vrais demandeurs de travail, pas forcément déclaré, ou de prestations sociales, débarquent en Italie ou en Grèce, on devrait prendre conscience de la situation réelle de ce pays qui est lui-même un passager clandestin de l’Europe. La Grèce est entrée dans la zone euro en fraude. Sa pratique démocratique, longtemps dominée par deux familles, sa gestion approximative, la corruption endémique qu’on y soupçonne, l’insuffisance de ses services publics devraient même interroger sur sa présence dans l’Union Européenne. Mais, il faut aussi la remercier. Une caricature révèle souvent la vérité d’un visage.

La Grèce où est né le mot est une caricature de démocratie, et le démagogue Tsipras qui a mis fin au règne des deux partis qui monopolisaient la vie politique, pousse jusqu’au bout les défauts des politiciens qui encombrent la scène politique européenne. C’est un menteur : il s’est fait élire sur un programme irréalisable et contradictoire puisqu’il prétendait garder l’Euro tout en refusant les réformes acceptées par le gouvernement précédent et imposées par la Commission Européenne, la BCE et le FMI, soutenus par tous les membres de l’Euroland. C’est un amateur, un politicien qui n’a aucune compétence pour gouverner : pendant les quelques mois de sa « gestion », il a effacé les quelques résultats positifs de l’action de son prédécesseur, notamment le retour à l’équilibre budgétaire, hors service de la dette. C’est un manipulateur : plutôt que l’action courageuse et déterminée, il préfère les coups. Ce fut d’abord le référendum-surprise. Ce sont aujourd’hui les élections anticipées et sa démission. Il est extravagant qu’un personnage qui joue avec son peuple comme au casino jouisse encore dans les sondages d’une opinion favorable. C’est un malade du pouvoir, qui s’y accroche par tous les moyens. Elu pour mener une politique confirmée par le vote référendaire, il a le toupet de vouloir se maintenir au pouvoir pour reprendre celle de ses prédécesseurs, aggravée par son échec et le retard qu’il a entraîné. Cette volte-face, pour ne pas dire cette trahison, que dénoncent de nombreux membres de son parti, lui ôte toute crédibilité, toute légitimité. Mais il prétend s’être bien battu, et, semble-t-il, beaucoup de Grecs seraient assez stupides pour le croire. C’est un démagogue, un beau-parleur qui compense ses insuffisances criantes par ce que les journalistes, séduits une fois de plus puisqu’il est « de gauche », qualifient de « charisme ». Cela dit, il a trouvé en Varoufakis plus fort, plus démagogue que lui. Pas étonnant que Montebourg, notre équivalent national l’accueille dans une opération de communication, à quoi se résume la vie politique pour les politiciens qui, paraît-il, nous « dirigent ».

Il y a 2400 ans, les Grecs de l’antiquité inventaient la démocratie et la philosophie, la seconde naissant en partie, avec Platon, des échecs de la première. Platon opposait l’art du maquillage à la médecine, comme la démagogie à la politique. Cette opposition est toujours juste, et Tsipras la valide à la perfection : la Grèce est malade, et plutôt qu’à un médecin qui la soignerait, soit avec la purge européenne, soit avec le remède de cheval de la sortie de l’Euro, des thérapeutiques douloureuses, mais cohérentes, ils ont fait appel à un maquilleur à qui ils demandent de les rétablir sans douleur, ou tout au moins en leur faisant oublier qu’ils souffrent.

Tsipras est-il une exception ? Je crois en connaître un certain nombre d’exemplaires en France, plus soucieux de communiquer que d’agir, au pouvoir ou dans l’opposition, les uns promettant des lendemains enchanteurs, et les autres, meilleurs dans la critique que dans la pratique, essayant de gommer leurs échecs passés. Certes, il y a des contre-exemples à l’étranger, un Cameron en Angleterre, un Orban en Hongrie, un Poutine en Russie, des hommes politiques qui ont une ligne et s’y tiennent en respectant leur peuple qui les respecte, semble-t-il, aussi. C’est toute la différence entre le politicien et l’Homme d’Etat…

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...