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Sarkozy n’est pas Napoléon de retour de l’île d’Elbe

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Comparaison n’est pas raison, analogie n’est pas similitude, ne confondons pas la tragédie et sa caricature, ne prenons pas les canards boîteux pour des aigles sauvages…

Geoffroy Didier et Guillaume Peltier, ces deux oisillons – je n’ai pas dit nazillons – de la Droite forte ont-ils été bien inspirés, dimanche dernier, de placer leur petite fête politico-champêtre sous une invocation « bonapartiste » ? Il est vrai qu’il y a un an, tel Napoléon, Nicolas Sarkozy, battu, prenait le chemin de l’exil, mais d’un exil intérieur et doré, et sa défaite fleurait plutôt la giroflée que la violette. Quant à la grandiose ressemblance dont l’affublent ses jeunes thuriféraires, elle ne saute pas aux yeux, c’est le moins que l’on puisse dire, à moins de ne retenir de l’Empereur que quelques signes extérieurs et secondaires, tels que les colères, les humeurs, la rapidité des déplacements et les coups de menton, qui sont dans la France contemporaine la forme atténuée que prennent les coups d’État.

Pour le reste, l’intervention en Libye ne vaut pas l’expédition d’Égypte, Le Guilvinec et Argenteuil font pâle figure en regard d’Austerlitz et de Friedland et la suppression de quelques tribunaux d’instance ne pèse guère face à l’institution du Code civil. Napoléon, en 1814, avait été battu par Schwartzenberg, Blücher, le tsar Alexandre et toute l’Europe coalisée. Sarkozy a été défait par François Hollande, c’est toute la différence. Aussi bien la campagne présidentielle de 2012 n’est pas la campagne de France, l’annulation de comptes mal tenus n’est pas l’abdication de Fontainebleau, le retour du cap Nègre et de la rue de Miromesnil n’est pas le retour de l’île d’Elbe et l’allocution de la rue de Vaugirard n’est pas le débarquement au Golfe-Juan.

Tout ce que signifie la réapparition publique, aussi imprévue, y compris par lui-même, que prématurée, de l’ancien président de la République et tout le bruit fait autour, c’est l’extrême médiocrité, l’atonie de la vie politique française où le premier nain venu peut devenir ministre et où un homme de taille moyenne fait figure de géant. Le regain de faveur dont jouit Nicolas Sarkozy ne fait que souligner un peu plus l’impopularité record de son successeur, vainqueur par défaut en 2012, vaincu par ses fautes en 2013 et, en creux, l’immobilisme de l’UMP qui n’a su ni tirer les leçons de l’échec, ni légitimer aucun des prétendants au trône de chef de l’opposition. Ni François Fillon, trop peu combatif, ni Jean-François Copé, trop pressé, ni Alain Juppé, trop vieux, ni Bruno Le Maire, trop jeune, ni Laurent Wauquiez, trop ambitieux, ni Nathalie Kosciusko-Morizet, trop lointaine, ni Xavier Bertrand, trop commun… Reste Nicolas Sarkozy, phénix des hôtes de cette forêt de Bondy.

De là à imaginer et à souhaiter que le premier à l’UMP redevienne le premier à Rome…

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Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/dominiqueja...