On croit savoir, on ne sait pas, on ne sait rien,
"Et tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien",
Socrate l’a bien dit et en savait un brin
Et en ce bel adage il se montrait serein.
Mais ceux qui parlent fort, c’est qu’ils n’ont rien à dire,
De leurs éclats de voix croyant nous assourdir,
En cachant ainsi le vide de leur pensée
De volume et de bruit supposée compensée.
On voit ces orateurs, politiciens surtout,
Ruant à hue et à dia partout et sur tout,
Vociférant comme de pauvres loups traqués
Et brandissant le poing, l’esprit tout étriqué.
Quand on n’a rien à dire, mieux vaut de se taire,
Sans la pensée, le dit n’est plus que délétère :
Ce que l’on peut gueuler s’envole dans le vent,
Comme une bulle d’air allant déjà crevant.
Nos grands politiciens brassent toujours de l’air,
Ils crient en ressassant sans cesse leur bréviaire,
Mais les moutons suivent sous la flûte de Pan
Et jusque dans le gouffre allant clopin-clopant. (30/07/16)