Il paraît qu’il regrette. Il a dit qu’il partait , puisque personne ne voulait plus de lui, même dans son propre camp, même parmi ses proches, qui ne le comprenaient plus. Et puis voilà que la courbe du chômage s’inverse. La condition de sa candidature devient réelle au moment où il n’est plus candidat : une sale blague que le destin fait à « Monsieur Petites Blagues ». Le voilà dans la peau du personnage du Désert des Tartares, repris dans une chanson de Jacques Brel. Il a scruté la plaine du chômage pour y voir revenir l’emploi, comme l’autre guettait l’ennemi qui le ferait héros. L’ennemi est venu trop tard quand le vieil officier quittait le service. La courbe s’inverse lorsque Hollande dit qu’il quittera l’Elysée en Mai prochain. Quelle guigne !
La nouvelle est tombée pendant la trêve des confiseurs sans susciter d’enthousiasme en dehors du Président lui-même. C’est trop peu et trop tard. La plupart de nos voisins, partenaires et concurrents ont inversé la courbe depuis plusieurs années et de manière plus nette. Ils ont créé beaucoup plus d’emplois que la France. Cette embellie a d’ailleurs des effets indirects sur la France qui depuis de années exporte sa main d’oeuvre frontalière au Nord et à l’Est de l’hexagone. La croissance modeste retrouvée en Europe bénéficie à notre pays. La politique d’allègement des charges et de flexibilité de l’emploi, menée trop tardivement, trop timidement, et à la française, c’est-à-dire de manière trop compliquée, participe à la reprise, mais avec insuffisamment de dynamisme. Voilà 25 ans qu’une TVA sociale accompagnée d’une baisse des charges des entreprises aurait remis la France en tête du peloton. Le poids de l’idéologie et des calculs politiciens à court terme, l’aveuglement des syndicats et l’incompétence des politiciens ont peut-être définitivement compromis le redressement de notre économie. L’effondrement industriel risque de compromettre pour très longtemps non seulement le retour à la puissance, mais aussi la richesse réelle des Français.
Surtout, on retrouve dans les chiffres publiés la manipulation habituelle des politiciens professionnels qui, par lâcheté ou paresse, maquillent au lieu de soigner. Certes, le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A régresse depuis 3 mois, mais le total des 3 catégories ABC a progressé entre Octobre et Novembre. Le chômage de catégorie A reculé de 0,9% en un mois et de 3,4% sur un an, mais il a continué à croître sur l’ensemble des catégories, notamment pour la troisième, « C », qui a augmenté de 3,8% en un mois, de 5,3% sur 3 mois et de 11,8% en un an ! Enfin, il faut prendre en compte les deux dernières catégories, celle des demandeurs d’emplois en formation et des bénéficiaires d’emplois aidés. Le jeu des vases communicants permet de faire baisser la première catégorie, de loin la plus visible et la plus commentée. Le coût de ce transfert pour la dépense publique n’est pas négligeable. Les déficits prolongés de notre pays, et son endettement, qui permettent cette politique de maquillage, bénéficient actuellement de l’alignement des astres économiques qui correspondent à des taux d’emprunt plus que favorables aux emprunteurs, une monnaie compétitive et une énergie bon marché. L’astronomie économique peut devenir beaucoup plus périlleuse. Le prix du pétrole augmente. Les banques italiennes donnent des signes de faiblesse inquiétants. La France, une fois de plus à contre courant, risque d’avoir manqué le train.
En parlant de train, le tueur de Berlin en a pris deux en France avant de se faire occire à Milan. Depuis deux ans, l’illusion de la sécurité, entretenue par les plans Vigipirate ou Sentinelle, ou la prolongation de l’Etat d’urgence, est propagée par tous les discours officiels. Dernièrement, le nouveau et éphémère Ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, dans une conférence lapidaire, a montré un talent inégalable pour la langue de bois. Son discours d’une étonnante brièveté avait tout de la mini-jupe. Il a dit que la France était prête pour affronter le terrorisme, et il a caché l’essentiel, que les journalistes présents, mais privés de question, lui auraient demandé : si notre pays est à ce point sûr, comment expliquer que l’Ennemi public européen n°1 ait pu y rentrer et en sortir, emprunter des transports publics contrôlés et surveillés, sans être aucunement inquiété ? Entre l’opération stratégique du 11/09/2001 et les les attentats plus « artisanaux » qui se multiplient, il y a une diminution des moyens, mais en fait une multiplication des dangers. Il faut être inconscient ou intellectuellement malhonnête pour ne pas en être convaincu.
Mais, le socialisme français, condamné par ses échecs ruineux pour le pays, n’a ni la volonté, ni la possibilité de changer le réel. Il le farde. Et François essaie simplement de redonner quelque couleur au cadavre de son quinquennat.