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Quand j’entends le mot réforme, je sors ma manif !

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

A chaque fois c’est la même chose. Dès que l’on prononce le mot « réforme », les fonctions publique et para-publique arpentent le macadam de nos villes – elles ne sont en général pas concernées, aucun gouvernement n’ayant jusqu’ici pris le risque de tester les limites de leur pouvoir de nuisance, mais on ne sait jamais, si nos fonctionnaires et agents publics restaient trois mois sans faire grève, ce pourrait être considéré comme une capitulation par un pouvoir à la botte du Médef -, avec le renfort décisif de lycéens tweetisés et des étudiants professionnels, viviers des partis de gauche – le président de l’Unef a 27 ans, encore un peu de patience et il pourra prétendre à la retraite des vieux sans avoir jamais travaillé (ni étudié d’ailleurs) -. Enfin, revoilà la chienlit qui plait tant aux caciques socialistes quand ils sont dans l’opposition, mais qu’ils considèrent aujourd’hui avec l’amertume d’une Sainte Blandine que les lions prétendraient inscrire à leur menu du jour.

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Je vous disais la semaine dernière que c’était foutu ? C’est archi-foutu. De toutes façons ce n’est pas le vote ou le rejet de la loi El Khomri qui arrêtera la descente irrémédiable aux enfers de la France, comme d’ailleurs aucune des tentatives qui l’ont précédée, CIP ou CPE, ou les projets que l’opposition prépare au cas où elle reviendrait aux affaires.
Parce que la France souffre d’une maladie incurable, contre laquelle aucune mesurette, de droite ou de gauche ne peut rien : « l’instabilité législative sado-maso-boulimique », que l’on reconnaît à un symptôme matriciel qui génère une cascade de catastrophes : le vote compulsif d’une nouvelle loi au moindre problème identifié ou même parfois supposé...
Cette maladie, déjà active depuis longtemps en France, a été considérablement aggravée par le docteur Chirac, qui n’a rien trouvé de mieux que d’inscrire dans la constitution le principe de précaution, autrement dit, le risque zéro. Pour respecter ce principe d’une stupidité confondante - une exclusivité mondiale, faut-il le préciser-, nos responsables de tout poil, comme si on ne subissait pas assez de tracas, multiplient les couches législatives pour se mettre à l’abri de tout et n’importe quoi, ce qui se traduit la plupart du temps par des limitations et des interdictions, pour notre bien, bien entendu.

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Sans compter que nos parlementaires, et les fonctionnaires qui leur sont attachés, en voulant bien faire, et, il ne faut pas le cacher, aussi pour justifier leur nombre astronomique, rivalisent d’imagination pour transformer en loi de la République n’importe quelle idée, aussi farfelue soit-elle, du moment qu’elle fait le buzz dans les médias. Avec près d’un millier de députés et sénateurs (encore un record mondial), dont chacun tient à son quart d’heure de gloire, vous voyez ce que cela donne. Et comme en plus la plupart de nos élus sont fonctionnaires, et donc totalement iimperméables aux notions aussi terre à terre que charges, bilan, chiffre d’affaires, dépenses, marge bénéficiaire, ou de coût pour la société ou les entreprises de la mise en place de leurs fantaisies quasi journalières, le résultat final ne peut être que le trou noir vers lequel nous sommes aspirés de plus en plus vite.

Et c’est ainsi, pour ne parler que de l’actualité brûlante, que les fonctionnaires du ministère de l’agriculture (aussi nombreux, parait-il, que leurs administrés) passent leur temps à durcir les normes européennes qui étranglent (au sens propre comme au figuré) un peu plus chaque jours nos paysans ; que les entreprises, grandes et petites, subissent les charges administratives les plus élevées du monde, que la durée moyenne de recherche d’emploi pourrait être inscrite au livre des records, que notre pays est l’un des premiers consommateurs d’anxiolytiques et que le contribuable français débourse 25% de la dépense sociale mondiale…

Mais qu’est-ce que tout cela, comparé à notre « exception culturelle » et à notre combat pour les droits de l’homme, de la femme, et contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie et l’homophobie ?