Après l’Ethiopie, l’Afghanistan, la Centrafrique, nous revoilà collés aux américains, en Irak. Eux, ils foutent la merde, et nous, on la nettoie. C’est du classique. A part le « courageux » Chirac, qui refusa de participer à la guerre du Koweït, essentiellement parce que 95% des Français n’en voulaient pas (et qu’il n’avait pas pour ami BHL), tous nos dirigeants n’ont qu’une idée en tête : lécher les bottes (et je suis poli) des ricains, pour que Wall Street ne ferme pas le robinet à dollars qui nous permet de boucler sans douleur nos fins de mois.

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Bref, nous sommes en Irak, enfin, au dessus de l’Irak, pour être précis, avec notre demi-douzaine de Rafale dont l’heure de vol coûte l’équivalent du plan social de Florange, pour faire la guerre à qui, on ne sait pas très bien, pourquoi faire, on ne s’est pas encore posé la question, mais avec une pléthore d’alliés (environ 70 pays à la minute où j’écris) qui, pour certains,ne veulent pas hypothéquer la vie d’un seul de leurs soldats et encore moins abimer leur matériel de guerre qui coûte si cher, et, pour les autres, saisissent l’opportunité de se débarrasser par infidèles interposés d’ennemis héréditaires ou d’anciens amis devenus gênants. Tout cela sans risquer un seul pied au sol. Autant dire que les djihadistes de l’État Islamique sont déjà quasiment morts de peur.

Et nos habituels experts des étranges lucarnes de tenter de nous expliquer pourquoi cette intervention était indispensable, pourquoi la participation des pays arabes était essentielle, que de toutes façons on ne pouvait pas comprendre, tellement l’Orient était compliqué, qu’il fallait que nous fassions confiance à ceux qui savent, et que nous pouvions toujours regarder « Danse avec les Stars » à la télé, c’était plus à notre portée.

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Sauf que, je me tue à le répéter, c’est toujours la même histoire, pour trouver la solution d’un problème, il faut d’abord le poser correctement : l’Orient n’est compliqué que pour ceux qui ne le connaissent pas, ou qui ne veulent pas l’aborder tel qu’il est.

Je vous expose la chose, en deux points seulement, c’est vous dire à quel point c’est compliqué :

1 – Le Moyen Orient est constitué depuis la fin de la deuxième guerre mondiale d’États libres et indépendants. Si l’on se réfère à notre propre pratique internationale, il ne viendrait à personne l’idée de demander à l’Arabie Saoudite, au Qatar ou à l’Égypte (enfin, jusqu’à aujourd’hui, pour l’avenir, c’est moins sûr), de nous aider à tuer dans l’œuf les tentatives sécessionnistes de l’Écosse ou de la Catalogne. Les USA, eux, se débrouillent avec leurs voisins Mexicain, Cubain ou Philippin, et il ferait beau voir que nous nous en mêlions. Pourquoi, lorsqu’il s’agit du Moyen-Orient, devrait-on faire le contraire ? C’est aux Arabes, et aux Arabes seuls, de régler leurs conflits, qu’ils soient internes ou de voisinage, et non aux nations occidentales de jouer au mieux les arbitres, au pire les punching balls. Il y a le pétrole ? Ne vous en faites pas, quoi qu’il arrive, ils nous en vendront. Alors, que le Moyen Orient se débrouille… Sauf pour l’Irak. Les américains y ont mis le bazar. Qu’ils en assument les conséquences. Et j’allais oublier la Libye : on n’a qu’à leur parachuter Sarkozy et BHL, et nous serons quittes.

2 – L’Occident, même si cela fait pousser des boutons à certains, est tout entier imprégné de culture et de valeurs chrétiennes. C’est probablement l’une des fautes majeures de Chirac d’avoir refusé que la Constitution Européenne fasse état de nos racines chrétiennes : nous en payons aujourd’hui le prix extravagant, en ayant fait de l’Europe un « territoire de conquête » pour l’Islam, alors que nous sommes le berceau de la chrétienté. A ce titre, nous avons un devoir de solidarité avec tous les Chrétiens du monde, autant que les musulmans, les juifs, les bouddhistes ou les hindouistes avec leurs propres coreligionnaires. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de se lancer dans une nouvelle « Reconquista », mais de faire savoir clairement que s’attaquer à des chrétiens parce qu’ils sont chrétiens, où que ce soit au Monde, c’est nous déclarer la guerre.

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En appliquant à l’Orient « compliqué » ces deux principes simples, voilà ce que cela donnerait. Chacun est maître chez lui, c’est une affaire entendue. Mais nous, occidentaux, ou, si les autres pays se dégonflent, nous, Français, nous ne laisserons jamais massacrer, au nom d’une religion ou d’une idéologie, nos frères chrétiens d’Irak, de Syrie, demain ceux du Liban ou, pourquoi pas, de Chine ou de Patagonie. Nous n’avons besoin de l’autorisation de personne pour les protéger, et nous le ferons quoi qu’il en coûte.

Nul doute que ça calmerait plus d’un candidat au djihad contre les Croisés. Cerise sur le gâteau, ce serait un sacré message passé à tous ces exaltés qui, chez nous, parient sur la décadence morale de notre pays, et croyez-moi qu’ils le recevraient 5/5… et qu’ils comprendraient que la France n’est pas le pays de « pédés et de salopes », comme ils disent, qui serait tellement pourri qu’ils n’ont plus qu’à pousser un peu pour qu’il s’écroule.