J’ai franchi le seuil de cette nouvelle année
Tout en douceur et sans faire le grand écart :
Le passage est serein pour les âmes bien nées,
Le voile à l’horizon altéré d’un bécard.
Les soucis quotidiens remisés au placard,
J’ai franchi sans douleur la nouvelle frontière :
A mon âge, il est vrai, le cours d’un vieux briscard
N’attend plus que l’issue de quelque cimetière.
Il faut dire bien sûr que je fus bien aidé
Par les mots lénifiants de notre président :
Le ton endolori sentait le faisandé,
A ses côtés on ne peut qu’être bon perdant.
Il lui a manqué, pour mieux retenir ses larmes,
Juste un petit mouchoir et l’appel à "maman !"
On peut être certain que pour prendre les armes
Il lui faudra sans doute quelque égarement.
Et reviendront les jours et reviendront les nuits
Estampillés du rythme de mes habitudes,
De surprises aussi quelques petits ennuis
Jusqu’au grand soir venu d’éternelle quiétude. (1/01/16)