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Pourquoi la France n’est-elle pas réformable ?

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

Prenez la loi El Khomri. Elle est en cela symbolique. Son ambition de départ était de fluidifier le marché du travail, en permettant aux entreprises de licencier (et de recruter) plus facilement, et d’adapter le rythme de travail aux besoins du moment.
L’intention serait louable… si la loi El Khomri était la même pour tous, comme l’exige la « déclaration des droits de l’homme et du citoyen », du 26 août 1789, dans son article 6…

Sauf que cette loi a été portée par un président salarié à vie de la Cour des Comptes -dans laquelle il n’aurait parait-il jamais mis les pieds, ou alors juste pour remplir les papiers de droit à la retraite -, un premier ministre et un ministre du travail tombés tout petits dans la marmite du parti socialiste, et n’ayant jamais, au grand jamais, travaillé dans une entreprise privée (ou même publique).

Sauf que cette loi a été conçue par des bureaucrates du ministère des finances, qui bénéficient de la garantie d’emploi à vie, ne risquent en aucun cas d’être licenciés et n’auront jamais à subir les affres du chômage.

Sauf que cette loi va être votée par des députés et des sénateurs, pour une bonne partie fonctionnaires, qui sont assurés de retrouver emploi et ancienneté à l’issue de leur mandat s’ils ne sont pas réélus (les non-fonctionnaires, eux, bénéficient d’indemnités de chômage particulièrement avantageuses s’ils ne retrouvent pas d’emploi, ce qui pour le coup ne me semble pas injuste).

Sauf que les « bénéficiaires » de la loi seront les seuls salariés du privé. Les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques, eux, protégés par leurs sacro-saints statuts et régimes spéciaux, ne sont concernés en rien par cette abominable régression sociale. Et l’on voudrait que les salariés du privé, dindons habituels de la farce démocratique, fournissent en plus la vaseline.

Pourtant, allez comprendre, ce ne sont pas eux qui lèvent l’étendard de la révolte, mais les fonctionnaires !… Par substitution, par solidarité avec les « camarades » du privé, comme le prétendent sans rire les dirigeants syndicaux ? Et ta sœur ? depuis les années 50, c’est toujours la même comédie : chaque fois qu’un gouvernement essaye d’assouplir le code du travail pour mettre fin au chômage endémique qui nous ronge, en se gardant bien de s’attaquer au passage aux intouchables fonctionnaires, les syndicats de la fonction publique saisissent le prétexte de la défense des « avancées sociales » conquises de haute lutte pour paralyser le pays… jusqu’à ce que le gouvernement concède de nouveaux avantages à ceux, toujours les mêmes, qui savent se rendre les plus nuisibles, et qui se fichent de l’intérêt général comme de leur première carte d’adhésion à la CGT, les cheminots [1], les gaziers, les électriciens, les métro, les dockers etc…, bref, toujours les mêmes.

Et ensuite, la main sur le cœur et les yeux dans les yeux, ces sémillants altruistes de raconter aux angéliques salariés du privé éperdus de reconnaissance, que ce sont les salariés du public qui « montrent la voie », qu’ils se battront jusqu’à la mort pour préserver des droits sacrés acquis de haute lutte, et qu’ils les aideront pour forcer les entreprises privées à s’aligner. Merci, oh merci à la CGT, à Sud et à consors.

Bien entendu, il y a un petit détail sur lequel ils évitent de s’appesantir : les fonctionnaires et les salariés des régimes spéciaux n’étant pas assez nombreux pour financer leurs fameux droits acquis, ce sont les cotisations et les impôts de tous les français, y compris les salariés du privé, qui bouchent l’énorme trou des largesses de la fonction publique. Autant dire que si la loi El Khomri est la même pour tous, elle n’est pas la même pour les uns que pour les autres.

[1ils viennent d’obtenir du ministre que l’ouverture à la concurrence prévue par Bruxelles ne se ferait que dans les mêmes conditions salariales que celles de la SNCF