Je suis donc au Trésor, je me sens pris au piège
Par une vieille dame, calée dans son siège :
J’ai besoin en effet d’un seul renseignement,
Ma feuille des impôts attend impatiemment.
Je me dis, la voyant, et d’une seule traite,
"Elle devrait déjà bien être à la retraite,
A tripoter le clavier de ses doigts noueux
Elle peut encore me faire quelques nœuds !"
Scrutant avec soin ma feuille d’imposition
Elle y trouve in petto comme une distorsion !
Le numéro, dit-elle, est déjà obsolète,
Elle le rectifie d’un coup sec d’arbalète.
Tout se fait toujours dans la précipitation,
A ce qui se fait on ne fait plus attention,
Bousculé que l’on est par la file d’attente,
Il faudra bien qu’un jour j’y plante enfin ma tente.
Et ça ne manque pas, le nouveau numéro,
Il demeure étranglé dans quelque autre garrot :
Il me faut, pour l’en tirer, retrouver la vieille,
Ça ne mettra jamais à l’abri mon oseille. (1/05/16)