Il me reste l’humour pour vaincre un désespoir
Car en ce temps qui court et où l’on broie du noir
Qui pourra me sauver avec grande élégance
De ce magma noyé dans la déliquescence ?
Car je vois alentour des pantins agités
S’ébrouant dans la boue, volatiles captés,
Les ailes embourbées dans leur pataude course,
Les cordons bien serrés de leur trop pleine bourse
Ils se disputent tous l’entrée du grand palais,
Composant, promettant, compromis, pipelets,
Ils y vont de leurs vœux et de bien des souhaits
Sans compter leurs forfaits mais toujours satisfaits
Et partout à la fois, ici comme là-bas,
Jouant du moulinet, sonnant le branle-bas
Ils n’imaginent pas que leur fier boomerang
Leur reviendra en plein du peuple qu’ils haranguent
Je suis à la fenêtre et vois la comédie
Qui se joue dans la rue, il faut que j’en sourie
Et j’en prends le parti : laissons passer la foule,
Versatile et sans âme en troupeau qui déboule (5/02/2008)