C’est vrai qu’il fait pitié, ce pauvre président,
Piteux, péteux, miteux, car enfin pitoyable,
Tentant bien vainement de se faire mordant
Par un humour qu’il voudrait rendre monnayable.
Le ton toujours plaintif et la voix suspendue
A une approbation quêtée furtivement,
La phrase en est hachée de syllabes perdues
Dans les hésitations et les atermoiements.
Le discours ne peut être tenu au long cours,
De bien de discursions il en oublie l’objet,
Car l’esprit flageolant est toujours pris de court,
La fluidité rompue de ses propres rejets.
C’est alors que le geste essaie de rattraper
Une idée envolée dès qu’elle est initiée,
De demi-cercles le bras veut l’envelopper,
Mais le souffle coupé l’a déjà disgraciée.
Et de heurts successifs le verbe s’effiloche…
Maintenir l’attention ? L’épreuve est douloureuse :
Je suis sûr que si était prête sa valoche
Il fuirait sans attendre de braves pleureuses. (8/11/14)