Il faut partir un jour, définitivement,
Pressé soit par le temps, soit par l’événement…
Quitter la vie, vraiment, ce n’est pas si facile :
On y est bien rivé et elle est si fragile.
Il faut partir un jour, en larguant ses amarres,
C’est plus aisé quand on en a bien plus que marre :
A quoi bon vivre encor contre l’adversité,
C’est bien dans la mort qu’on trouve la liberté !
Mais le geste fatal est toujours difficile,
Que trouverai-je après qui puisse être docile ?
N’aurais-je pas encore à lutter vainement
Contre quelque ennemi ou quelque autre tourment ?
On peut crever l’abcès, oui, mais alors après ?
Pour affronter le diable ou Dieu serais-je prêt ?
Gagner l’éternité, quel dangereux pari
Si l’on se trouve alors cloué au pilori !
Non ! J’ai bien réfléchi : la mort viendra à moi,
J’ai encore le temps d’avoir quelques émois :
Les surprises viendront, bonnes ou bien mauvaises
Et vaille que vaille, moi je file à l’anglaise. (28/03/17)